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Never, never, never

Dorothée Zumstein

Cette pièce s'inspire des amours tumultueuses de Ted Hughes, poète et écrivain anglais, avec sa femme, la poétesse américaine Sylvia Plath, et sa maîtresse, Assia Wevill. Elles se sont toutes deux suicidées, et de la même manière, à six ans d'intervalle.

La pièce a été écrite par Dorothée Zumstein à la suite de la lecture des lettres-poèmes de Ted Hughes destinées à son épouse morte et qu’il va continuer à lui écrire durant 35 ans !

La pièce transporte le trio amoureux sur trois décennies, dans des lieux qu’ils ont connus, des lieux qui n’ont jamais cessé de les hanter… Il y est question de dialogues posthumes, de magie et d’amour.

Après la mort de Sylvia, Ted Hughes vient vivre dans la maison où elle a vécu. Elle apparait alors en tant que fantôme. Il dialogue avec lui, le convoque. Il ne parvient pas à l’oublier, il sent sa présence dans son dos, sa main sur son épaule…
Les personnages sont pris dans une sorte de jeu où ils sont prisonniers : un jeu rempli de pièges dont ils ne semblent pas pouvoir sortir.

La structure du texte est originale : la même scène revient en boucle, le même dialogue entre les 2 personnages commence toujours de la même manière, tout en se terminant de manière différente.

Le passé le hante. Les souvenirs reviennent, pourrissent et se transforment… Les souvenirs s’entremêlent. L’écriture tournoie, revient sur ses pas, en espérant peut-être que de nouvelles choses se glissent dans la répétition. Des versions se succèdent jusqu’à ce qu’elles s’épuisent. La vérité ne cesse de se modifier au fil du temps comme nos souvenirs…. La pièce est donc construite sur le mode de la répétition, à la manière d’une variation, comme si deux choses de la réalité auraient pu se passer… Dorothée Zumstein brouille, distord le temps et nous projette dans des temps différents.

La pièce est très bien écrite, très poétique et les dialogues sont très forts. Un très beau texte sur la mémoire et sur le deuil.

Pour aller plus loin

Interview de Dorothée Zumstein sur France culture

A noter que cette pièce a été primée aux Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre en 2012.

Voir dans le catalogue de la BML

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