On dirait qu’il neige
It looks like snow (1957)
Remy Charlip
lu, vu, entendu par Tori - le 23/07/2018
Lorsque mise en scène rime avec mise en page, la magie opère en relief. Le livre d’artiste est avant tout un support de création. Il est le fruit d’un travail global, d’une démarche artistique : plasticien, photographe ou designer… décident de s'en emparer pour en faire le médium de leur création. Il n’est plus le support d’un texte mais sa matière.
C’est une enveloppe translucide fragile et précieuse sur laquelle nous découvrons une impression en relief de lettres argentées : le titre. Elle contient un petit livre (13×10 cm) blanc que la curiosité nous pousse à ouvrir. En première page, le texte de présentation se reflète dans la brillance du miroir comme sur un lac glacé, sous un soleil d’hiver. Le ton est donné, l’ambiance installée, le voyage a déjà commencé. Quel étonnement de découvrir un livre sans illustration mais laissant place au silence blanc ! Le texte en capital court en bas de la double page et décrit la journée ordinaire d’un petit esquimau. Ce sont les mots qui donnent à voir. L’histoire se dessine peu à peu dans notre imaginaire. Tout se cache dans le blanc des pages, dans le blanc de l’hiver. Les couleurs et le mouvement apparaissent au fur et à mesure que l’histoire se dévoile. Le livre se referme sur une nouvelle page miroir, paysage glacé et lumineux.
Rémy Charlip (1929-2012) était un artiste américain, danseur, chorégraphe, illustrateur, metteur en scène, graphiste et professeur. Il a écrit ou illustré de nombreux livres pour enfant. C’est un danseur qui pense et un auteur qui danse.
Pour aller plus loin :
Conférence Le livre d’artiste : le blanc souci de notre page par Anne Moeglin-Delcroix.
Res, rem, dérives…vides et rien primordiaux, -“être là, du MA à l’inframince” : dans le blanc, le néant, celui d’une page vide signifiant plus qu’une page écrite selon herman de vries, … le blanc mérité d’Opalka, le blanc des jardins zen, Le Blanc historique de Malévitch. (…)
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