A la rencontre de l'agriculture du Rhône
Publié le 13/04/2008 à 23:00 - 13 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux
[*Les richesses agricoles qui modèlent les paysages du Rhône*]
Le Rhône a l’image d’un département très urbanisé et traversé d’infrastructures routières, autoroutières et ferroviaires. Il n’en demeure pas moins qu’il recèle, malgré sa petite taille, des espaces ruraux très diversifiés. Comme le souligne l’historien Gilbert Garrier dans Paysans du Beaujolais et du Lyonnais : « Il offre, sur moins de 2800 kilomètres carrés, un véritable résumé des paysages végétaux et des économies rurales de toute la France du Sud-Est ». Une population agricole nombreuse (environ 20 000 personnes) fait vivre ces territoires
- Grappe de raisin
- (Wikimedia-licence GNU)
La viticulture du Rhône, Direction départementale de l’agriculture et de la forêt du Rhône
C’est toujours la production phare du département. Du nord au sud se succèdent, avec des interruptions, les tableaux changeants des vignobles du Beaujolais, des Côteaux du Lyonnais, de Côte-Rôtie et de Condrieu. Ces vins AOC représentent un peu plus de la moitié du poids économique de l’agriculture du département Une grande part est exportée dans le monde entier. Un point d’actu. a déjà été consacré au vin du Beaujolais : à boire et à débattre en terre beaujolaise. Le Condrieu et le Côte-rôtie qui occupent de petites surfaces en terrasse, font partie des crus renommés des Côtes du Rhône. Malgré la crise du vin, les viticulteurs sont bien décidés à faire face, comme le montre un article d’Information agricole du Rhône du 27 mars 2008 : « le printemps des coops » à l’occasion de l’assemblée générale des caves coopératives à Fleurie
- Vache montbéliarde
- (Wikimedia-licence GNU)
Le lait et les produits laitiers
-Représentent la 2ème activité agricole du département, disséminée dans tout l’espace rural, mais particulièrement au nord du département et dans les Monts du Lyonnais. Le site du Simoly, Syndicat intercommunautaire des Monts du Lyonnais nous apprend que plus de 100 millions de litres de lait sont produits chaque année dans ce massif, soit environ la moitié du volume laitier du Rhône.La rencontre proposée à Lyon par les Jeunes agriculteurs du Rhône, a mis à l’honneur cette année le lait et les produits laitiers avec une mini-ferme, des démonstrations de traite, un fromage blanc géant…Une manière de montrer, comme le souligne la présidente Elise Michallet, l’intérêt d’une production de proximité et aussi que « derrière la brique de lait, il y a le travail quotidien » (Le Progrès de Lyon, 5 avril 2008). Les prairies, les champs de
cultures, les troupeaux de vaches (sans oublier les chèvres et les moutons) contribuent aussi à la diversité et à l’entretien des paysages. Le site du CRIEL, Centre régional interprofessionnel de l’économie laitière de Rhône-Alpes informe sur la filière laitière régionale. Parmi les fromages rhodaniens reconnus, on peut citer : les rigottes du Lyonnais, le charolais, l’arôme de Lyon, le mont-d’Or, le margueton. La rigotte de Condrieu fabriquée avec du lait de chèvre, vient d’obtenir le label AOC (
L’Essor. Ed. Rhône, 14 mars 2008). On trouve aussi de nombreux petits fromages artisanaux et..savoureux
- Framboises
- (Wikimedia-licence GNU)
Le verger du Rhône
-L’arboriculture fait partie des activités dominantes du département avec un plateau de fruits bien garni. Pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, pêchers, abricotiers peuplent les vergers sans oublier les fruits rouges. Le Rhône est l’un des premiers départements français producteurs de cerises avec environ 8000 tonnes par an. La région de Bessenay en constitue l’un des principaux terroirs (3000 tonnes) et lui doit sa notoriété. Le Rhône fournit également 10% de la framboise nationale. Le site de la Sicoly, coopérative agricole des côteaux du Lyonnais renseigne sur l’importance économique de ce marché. Pour mieux apprécier l’abricot, la cerise de Bessenay, la fraise du Lyonnais et de la vallée du Rhône, la framboise de Thurins et de sa région, la pêche de vigne des côteaux du Lyonnais ou la poire de Chasselay, vous pouvez consulter
Rhône-Alpes : produits du terroir et recettes traditionnelles par le Conseil national des arts culinaires. C’est dans le Rhône qu’est né en 1920 le fameux abricot Bergeron créé par Mr. Bergeron, arboriculteur à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, à partir d’un semis de hasard. Et l’on doit à Mr Léonard Burlat, agriculteur à Loire-sur-Rhône, la découverte en 1915, de la cerise qui porte son nom.En novembre 2001, La Bibliothèque municipale de Lyon a consacré une exposition à la pomme, intitulée “belle à croquer : la pomme dans tous ses états”
L’horticulture
-Les cultures maraîchères sont bien représentées, en particulier dans la ceinture verte de l’agglomération lyonnaise. Le Rhône est le premier producteur de salades en Rhône-Alpes. C’est aussi le berceau de la salade-minute née en 1984 à Genas. Parmi les légumes réputés, figurent la bette d’Ampuis, le cardon de Vaulx-en-Velin, le cresson de Saint-Symphorien-d’Ozon, le poireau bleu de Solaize.
Fleurs, plantes en pots et à massif, arbustes font partie des productions traditionnelles du département. Celle des rosiers par exemple, en constitue l’un des fleurons.
Les vergers, les serres et les pépinières qui animent les paysages du Lyonnais sont la continuation d’une longue histoire comme nous le rappelle le site Horti-Lyon
- champs agricoles
Rillieux-la-Pape - (Grand Lyon)
–L’élevage et les grandes cultures complètent la palette des principales productions du département. Ces dernières années, on assiste à une hausse sensible de la production céréalière. Quant à l’agriculture biologique, elle commence à se développer. On dénombre 95 exploitations en mode de production biologique, 1407 hectares en bio et en conversion, principalement dans 3 filières : le maraîchage, la viticulture et la production laitière (Le Progrès de Lyon, 1er avril 2008).
Parmi les secteurs économiques du Rhône, l’agriculture occupe la 3ème place.
Le site d’Agreste, la statistique agricole permet d’obtenir de nombreux chiffres. Quant à la Chambre d’agriculture du Rhône, elle propose un panorama de l’agriculture départementale
[*L’histoire récente des campagnes lyonnaises*]
Paysans du Beaujolais et du Lyonnais : 1800-1970, par Gilbert Garrier, Université de Lyon II
Une étude en profondeur de l’histoire économique et sociale des campagnes lyonnaises, beaujolaises et de leurs habitants sur près de 2 siècles. Après avoir dressé un tableau très fouillé de la société paysanne de la première moitié du 19e siècle, l’auteur analyse ensuite les évolutions : les conséquences de la forte population, l’introduction de l’artisanat textile dans les campagnes, les crises de la fin du 19e siècle comme celles du phylloxéra, les nouvelles techniques, les rapports complexes avec la métropole lyonnaise. Si l’emprise urbaine est forte et source d’inquiétude, les campagnes trouvent aussi des ressources pour défendre l’espace rural
Des débuts de la révolution fourragère dans le Lyonnais à la modernisation en petite culture, par Jean-Pierre Houssel, Géocarrefour
Cet article révèle comment la révolution fourragère, innovation agronomique majeure après la Seconde guerre mondiale, est née en région lyonnaise. Elle est le résultat de la rencontre fin 1947, de l’agronome René Dumont soucieux d’améliorer le sort des petits exploitants, avec les producteurs du bassin laitier lyonnais désireux d’augmenter leur production. Cette innovation qui s’est traduite par la création de prairies temporaires sur le retournement de prairies permanentes va permettre de bien meilleurs rendements. Elle se propagera ensuite dans toute la France et sera suivie par d’autres innovations Elle fut mise en œuvre avec l’aide du technicien Pierre Chazal et du Ceta (Centre d’études techniques agricoles) de Mornant. En décembre 2005, un hommage a été rendu aux anciens agriculteurs comme nous pouvons le lire dans un ouvrage récent : Le Plateau Lyonnais, coteaux et vallons. « Une plaque, sans doute la première en l’honneur de paysans, a été inaugurée à Mornant »
Syndicats agricoles et coopératives du terroir Lyonnais, l’Araire
Au 20e siècle, l’agriculture a connu de profonds bouleversements : mécanisation, nouvelles techniques, crises agricoles… Les agriculteurs ont éprouvé le besoin de se regrouper, de s’organiser, de se former. Dans le Rhône, coopératives et associations se sont développées et continuent à vivre aujourd’hui, sauf les syndicats de batteuses
[*Relations des campagnes rhodaniennes avec les villes alentour*]
-L’urbanisation et les infrastructures grignotent sans cesse l’espace naturel et rural. Il existe cependant des moyens pour freiner cette pression. En même temps, la proximité d’une grande agglomération et d’un tissu urbain dense favorise la vente directe des produits agricoles. Les nombreux marchés témoignent de la vitalité de l’agriculture et les fêtes et foires contribuent à une meilleure compréhension entre agriculteurs et citadins
Lyon et ses campagnes, par Richard Sceau, Presses universitaires de Lyon
Si les livres consacrés à l’histoire de l’agriculture rhodanienne abordent tous, les liens entre les campagnes et Lyon, ici, dans cet ouvrage, c’est le thème central. L’auteur présente une histoire très documentée de l’évolution des relations de Lyon avec les campagnes alentour : étude de la terre, de la population, influence lyonnaise dans l’industrialisation des campagnes, ambitions foncières, rôle de Lyon dans les choix agricoles, les innovations, la commercialisation. Aujourd’hui, la menace sur l’espace agricole est réelle : l’auteur cite en exemple la diminution sensible du verger lyonnais.
Le Conseil général du Rhône
poursuit depuis 25 ans un partenariat avec la Chambre d’agriculture notamment, dans un souci d’équilibre territorial. Des conventions ont été signées afin de mieux protéger des espaces ruraux ou naturels à la périphérie des villes et dans le Beaujolais viticole. Elles visent aussi à soutenir l’installation de jeunes agriculteurs (Information agricole du Rhône, 6 mars 2008). La Safer, Société d’aménagement foncier et d’établissement rural, joue un rôle important dans l’aménagement du territoire. Des collectivités locales se battent aussi pour préserver leur ceinture verte, espace de respiration et de cultures.
- Vivez la campagne
de plus près
Essor de la vente directe
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1=0&v2=0&v3=0&sy=&ey=&scr=1&x=0&y=0″ class=’spip_out’ rel=’external’>Vivez la campagne de plus près, Rhône, Lyonnais, Beaujolais : produits fermiers, tourisme à la ferme, Chambre d’agriculture du Rhône
La proximité des villes favorise la vente directe des produits agricoles et les rencontres entre les villes et les campagnes. Ce petit guide recense les marchés de producteurs fermiers et les points de vente collectifs, les ventes à la ferme, les fêtes et manifestations agricoles ainsi que les possibilités de tourisme rural
Guide de Lyon et ses marchés : Grand Lyon et ses environs, par Corinne Poirieux et Aurélie Letenoux, Ed. lyonnaises d’art et d’histoire
Evocation des marchés de Lyon et des villes du département. Couleurs, saveurs, coutumes sont au rendez-vous. Fruits d’une longue tradition, les marchés sont l’occasion de goûter la qualité et la diversité des produits issus des terroirs du Lyonnais et du Beaujolais.
Fêtes et manifestations
-« Les Rendez-vous avec l’agriculture du Rhône » : organisés tous les 2 ans à la fin du mois d’août, par la Chambre d’agriculture et l’ensemble des organisations professionnelles. Ils se tiennent au parc de Lacroix-Laval, à Marcy-l’Etoile et invitent, dans la convivialité, à la découverte de l’agriculture, dans tous ses aspects. C’est certainement le plus important évènement agricole du département.
“A tout bout d’champs”, fête de l’agriculture en Rhône-Alpes se déroule en juin à Lyon tandis que “l’agriculture s’invite à Lyon” a lieu au printemps
Les fêtes célébrant un produit du terroir ou une technique agricole comme les concours de labour sont autant de moments d’échanges entre ruraux et citadins
Pour favoriser ce dialogue et permettre au grand public de s’exprimer, le Ministère de l’agriculture vient de lancer un site internet Parlons agriculture avec ce souhait : « l’agriculture redevient un sujet d’actualité, au cœur de nos préoccupations quotidiennes et des grands enjeux de la planète. Alors Parlons agriculture ! ». Cette initiative s’accompagne de rencontres autour de l’alimentation, de la recherche et de l’avenir de l’agriculture
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