Bellecour : petite histoire d'une grande place
Publié le 31/03/2010 à 23:00 - 43 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux
Sommaire
1. Aux origines de la place, miroir de l’histoire d’une cité
Une histoire relativement jeune
L’inscription de la place Bellecour dans l’apparition et la symbolique de la place publique
L’époque contemporaine2. Une place encore et toujours au cœur de l’actualité lyonnaise
Les fonctions de la place
Une place au cœur de projets d’aménagement
Paradoxes et divergences
« Bellecour ! voici un des noms les plus chers aux Lyonnais. N’est-ce pas en effet une des plus belles places du monde, par ses dimensions, ses ornements et ses souvenirs. […] tout la recommande à la fascination de l’étranger […], et pour peu que nous jetions un regard sur l’histoire de notre pays, nous trouvons à chaque page le nom de Bellecour associé à toutes les manifestations populaires, joyeuses ou tristes, révolutionnaires ou pacifiques. » : voici ce que l’on peut lire dans un guide de Lyon pour les étrangers datant de 1860. Et cela n’a pas beaucoup changé depuis : cette place fait toujours la fierté des lyonnais, n’offrant pas moins de six hectares encadrés de façades monumentales. Cela la classe au sixième rang des places les plus grandes d’Europe et en fait la carte postale de Lyon la plus vendue.
Aujourd’hui elle est toujours d’actualité à travers les travaux d’aménagement que l’on y projette. Mais afin de comprendre tout l’enjeu de ces projets, et pourquoi cela préoccupe tant les Lyonnais, la prise de recul est de mise, afin de décoller le nez de la vitre, et avoir une vision d’ensemble. Ainsi, il faut se reporter aux origines de la place, à sa création, pour mieux montrer que l’état d’esprit actuel est l’héritier de cette histoire si féconde. Cela permettra aussi de prendre conscience des enjeux et des paradoxes qu’il peut y avoir autour de cette place et autour de ses fonctions encore aujourd’hui. En parrallèle, un lien est à faire avec l’histoire plus large des places publiques afin de mieux comprendre celle de Bellecour, à travers les divergences et les convergences de ces deux histoires. Car les places sont, comme le disent Jean Pelletier et Charles Delfante dans leur ouvrage Places de Lyon : portraits d’une ville,« le miroir non seulement du développement morphologique de la ville mais encore et surtout le reflet de l’évolution politique, sociale, économique et culturelle de la cité ».
[actu]La place Bellecour en chiffres[actu]
6,2 h : surface totale de la place
11 : nombre de rues débouchant sur la place
30 : nombre d’immeubles bordant la place
180 m : largeur de la place
320 m : longueur de la place
49 500 : nombre de voitures transitant par la place par jour
96 000 : nombre de passagers par jour passant par la station de métro
21. Aux origines d’une place, miroir de l’histoire d’une cité 2
Avant tout, il faut redéfinir rapidement ce qu’est une place. Le mot, apparu vers 1080, est issu du latin populaire « platea » (« rue large »), qui a pris son nom de « place publique » sûrement vers l’époque basse. Mais le sens concret que l’on connaît aujourd’hui de « lieu public », espace ouvert et environné de bâtiments dans une ville, apparaît vers 1200. S’il est difficile de la caractériser de manière générique, chaque place étant unique, l’on peut tout de même s’arrêter à des critères de grandeur (aire assez vaste) et d’accessibilité (ouverte à tout le monde sans distinction). La définition proposée par Jean Pelletier et Charles Delfante reprend bien cela : une place est un « lieu public dont les usages très variés doivent être accessibles à tous, car elle naît du besoin qu’ont les hommes de se rassembler, besoin qui exprime deux notions contraires : action d’aller vers les autres, mais dans un lieu soustrait à la construction ».
[actu]Une histoire relativement jeune[actu]
Malgré ce que l’on pourrait croire, la place Bellecour est née relativement tard dans l’histoire de Lyon, bien qu’elle y ait un poids indéniable. En cela, elle suit bien l’histoire des places publiques.
L’Antiquité
Selon les historiens spécialistes du sujet, l’histoire des places remonte à la plus haute Antiquité, laissant penser que la place naît avec la ville. Ainsi la Grèce antique a transmis les « agoras », ancêtres de nos places, de même que le forum de la Rome antique par ses fonctions civiles, commerciales et religieuses. Les places sont alors encadrées par des constructions significatives de la cité, comme des temples ou des basiliques.
A Lyon la seule trace conservée d’une telle place se situe sur la colline de Fourvière. Sur la presqu’île, il n’y avait alors aucun signe de cette place : il semble que c’était un foyer commercial, le côté nord de la place étant occupé alors par des entrepôts d’amphores de vins des négociants, centre de la vie active de Lugdunum. Mais après une crue exceptionnelle au début de notre ère, toute cette vie commerciale disparut, entraînant magasins et statues sur son passage, ne laissant derrière elle qu’un terrain vague et irrégulier, sans forme, et ne tarda pas à devenir un dépôt d’ordures.
Le Moyen Âge
L’effondrement de l’Empire Romain en 476 entraîne la décadence des villes qui se contractent, voire disparaissent avec les forums et les places. De fait, au Moyen-âge, il n’y pas de tradition de places monumentales en raison de la rareté du terrain à l’intérieur des enceintes fortifiées. Certes, des places peuvent exister mais à l’extérieur des portes, à l’image de certaines villes islamiques pour permettre le stationnement. Ainsi, dans les villes, les animations se déroulent dans les rues même.
Lyon au Moyen-âge n’a pas encore de place toute désignée. La fonction de place est alors remplie par les parvis des églises ainsi que les ports. Les places sont ainsi absentes de la vie lyonnaise jusqu’au-delà de la Renaissance. Si on peut certes remarquer des noms de place sur les plans, elles n’en n’ont pas les caractéristiques : ce sont simplement des élargissements de rues.
A l’époque, l’emplacement qui allait devenir la place Bellecour ne paye pas de mine, et très certainement personne n’aurait alors pu présager de son prestigieux avenir. Elle était un peu à l’écart du centre ville situé quartier Saint-Jean, et ne donnait à voir rien moins qu’une zone marécageuse à l’abandon transformée en décharge publique et envahie régulièrement par le débordement du Rhône et de la Saône
Mais avec l’extension de la ville sur la presqu’île, le site devient plus attractif et il est finalement acheté par l’archevêché d’Ainay au début du XIIIe siècle. Il est alors nettoyé, entouré de clôtures, et devient un pré où l’on installe des bergeries, d’où le nom de « Belle Court » ou « Pré de Belle Court ».
La Renaissance
A la Renaissance, les villes réapparaissent et avec elles les places. Puis progressivement on assiste à l’affirmation du pouvoir de la bourgeoisie, des marchands et de l’artisanat à travers la ville ce qui engendre la construction d’édifices symboliques comme les hôtels de ville : ces édifices donnent généralement sur des places, lieux de rencontres et d’échanges qui les mettent en valeur et contribuent à la grandeur du nouveau pouvoir. Cela se fait en parallèle d’une dynamique qui se propage en Europe : un vaste mouvement culturel la recouvre, où on trouve la volonté de faire « renaître » l’Antiquité. Cette réapparition des places publiques ce place peut-être dans cette dynamique, renouant avec la tradition de l’agora ou du forum. Les places sont à l’origine destinées à offrir un cadre à un édifice symbolique, comme un écrin, avec en son centre la statue du souverain ou d’un personnage illustre. Les places deviennent une composante essentielle de la ville : lieux de rencontres et de représentation où l’on voit et où l’on se fait voir, lieux culturels, politiques et sociaux animés, elles sont les « miroirs de la société urbaine ».
Ce mouvement ne se propage seulement qu’au XVIIe siècle en France où on assiste à une sorte de frénésie de conception de « villes idéales » et de création de places qui se poursuivra tout au long du XVIIIe siècle. La place change de nature, ses dimensions deviennent plus importantes et l’espace libre (vide) est étroitement associé à la structure des façades des bâtiments qui la limitent. Chaque ville entend avoir sa place : elle se doit d’être la plus belle possible et c’est souvent le souverain qui l’« offre » à la ville en récompense de sa fidélité. Bellecour se situe précisément dans cette mouvance de floraison des places.
[actu]L’inscription de la place Bellecour dans l’apparition et la symbolique de la place publique[actu]
La conquête de la place par l’entremise du pouvoir royal
En 1562, le « Pré de Belle Court » est racheté par le baron des Adrets qui fait assécher les marais et y installe son artillerie durant l’occupation protestante. Ce n’est que vers 1600 qu’Henri IV demande au Consulat de l’acquérir en vue surtout d’en faire une place d’armes. L’acquisition débute par le premier achat d’une parcelle en 1604. Le Pré est alors défriché pour accueillir les cérémonies militaires mais commence également à être agrémenté de quelques promenades et tilleuls. Cette opération se fait progressivement et sur un plan de 1626 il est encore représenté comme un terrain libre.
Ce n’est qu’en décembre 1658 que la place est définitivement détenue par la ville, opération favorisée par Louis XIV qui promulgue une ordonnance défendant à la ville « d’en aliéner, échanger ou vendre aucune partie et d’y laisser bâtir aucune maison ou édifice pour quelque cause que ce soit », comme le rappel Albert Champdor dans Les Grandes heures de Bellecour : la place Bellecour est enfin née. La touche finale est l’érection d’une statue équestre à la gloire du roi régnant : la décision prise en 1686, il faut attendre décembre 1713 pour que la statue soit inaugurée. La place s’inscrit alors pleinement dans l’histoire lyonnaise en prenant le nom de « place Louis-le-Grand », même si dans la tradition populaire on l’appelle toujours « Bellecour ».
On peut noter que la place était un peu plus grande à l’époque, s’étendant plus du côté de la Saône. Le roi décide de vendre ces parcelles qui sont construites de 1717 à 1723 et contribuent à encadrer la place de façades monumentales. Depuis, la forme de la place n’a plus été modifiée.
Un lieu de passage où les personnages illustres s’illustrent
La place Bellecour ne tarde pas à devenir une véritable vitrine de la ville, emblème de son prestige et, de ce fait, un lieu de passage obligé pour les personnages illustres. Ainsi, Louis XIII qui fait une halte le 7 août 1630 à la « Maison Rouge », sorte de palais donnant sur la place, pour y négocier un traité avec la Maison de Savoie. De même, en août 1656, la reine Christine de Suède, de passage à Lyon, se souvient de ces « fééries de la Place Bellecour illuminées pour elle » selon l’ouvrage de Champdor. Le 24 septembre 1658 c’est au tour de Louis XIV de faire une halte à la « Maison Rouge », également appelée « Petit Louvre ». En octobre 1696 c’est Marie-Adélaïde, Princesse de Savoie, se rendant à Paris pour épouser le Duc de Bourgogne, qui y prend ses quartiers. Plus généralement la place Bellecour, comme toute place publique, est le meilleur lieu pour voir et être vu, déambuler avec ses plus beaux habits et faire des rencontres (c’est encore le cas au début du XXe siècle).
La déferlante révolutionnaire et son lot de destruction
Durant la Révolution française la place Bellecour est quelque peu malmenée car « mal née » aux yeux des révolutionnaires (d’une initiative monarchique). Elle est rebaptisée « place de la Fédération », puis « Egalité », et la statue équestre, symbole monarchique par excellence, est détruite, suite à la chute de la monarchie (1792), et fondue afin d’en faire des canons. De même, suite au siège de Lyon en 1793, les façades Est et Ouest sont détruites sur ordre de la Convention qui y fait fusiller les vaincus. La place n’est alors plus qu’un champ de ruines, comme reflet de la ville qui « n’est plus ».
[actu]L’époque contemporaine[actu]
La renaissance de la place sous Napoléon
L’avènement de Napoléon Bonaparte donne un nouveau souffle à la place et, de fait, à la ville de Lyon. Le 26 juin 1800, le Premier Consul pose la première pierre des nouvelles façades.
Dans les projets, il est question de dédier cette place à Bonaparte à travers un monument central et de réserver un bâtiment à la famille comme un pied à terre provincial. L’Etat accorde une aide financière aux propriétaires ainsi qu’une exemption de la taxe foncière sur vingt-cinq ans en échange de quoi ils s’engagent à respecter une architecture imposée afin de recréer les façades monumentales prérévolutionnaires. Malheureusement, tous ces projets ne voient le jour qu’en partie faute de financement conséquent et à cause d’un nouveau changement de régime. Toutefois, même si la statue de Napoléon prévue n’est pas érigée, la place porte successivement les noms de « Bonaparte » et de « Napoléon ».
Retour d’un emblème monarchique
Sous la Restauration, on ne tarde pas à « restaurer » les emblèmes monarchiques disparus sous la Révolution. En 1825, une nouvelle statue équestre du Roi-soleil réapparaît au centre de la place, qui reprend d’ailleurs son appellation « Louis-le-Grand » (jusqu’en 1830). Cette statue échappe d’ailleurs de peu au même sort que son ancêtre au cours de deux révolutions du XIXe siècle qui amènent le rétablissement de la République : 1848 et 1870. Mais l’on réussit à contenir les ardeurs de la foule : on négocie un simple changement de nom pour la rendre anonyme, en substituant l’inscription « Louis XIV » à « chef-d’œuvre de Lemot », du nom du sculpteur. La statue est également appelée « cheval de bronze ».
Au cœur d’une « révolution » urbanistique
A partir du XIXe siècle, de multiples mutations de la société urbaine, dont le développement des transports, engendrent des changements dans la conception de l’urbanisation. La place devient un élément indispensable et fondamental dans les plans d’urbanisme : les places anciennes sont remodelées et de nouvelles sont créées en réponse à des soucis stratégiques tout autant qu’hygiéniques : il est nécessaire d’aérer la ville en la remodelant à partir des places publiques.
Ainsi, au XIXe siècle, Lyon connaît, à l’image d’autres villes au premier rang desquelles Paris, un remaniement urbanistique. La presqu’île et, a fortiori, la place Bellecour, sont au cœur de ce réaménagement. L’enjeu principal du percement de nouveaux axes et de l’alignement des maisons est de donner plus de cohérence à la ville, à son centre, qui s’est déplacé depuis quelques siècles de Saint-Jean vers Bellecour : tout est fait afin que les grandes rues (« rue Impériale », actuellement rue de la République, et la « rue de l’impératrice », actuellement rue Edouard Herriot) convergent vers Bellecour. Cela ne fait qu’ajouter à sa centralité et son prestige. Des plans de ces changements sont visibles dans le livre de Gauthiez, Lyon entre Bellecour et Terreaux : urbanisme et architecture au XIXe siècle.
Bellecour, lieu de mémoire au siècle de la barbarie
Mais la place Bellecour n’est pas uniquement la vitrine du prestige lyonnais. Elle est également le théâtre d’événements douloureux de l’histoire lyonnaise. Il en est un notamment qui marqua tous les esprits.
Dans la nuit du 26 au 27 juillet 1944, une explosion se fait entendre vers minuit au niveau d’un café-restaurant donnant sur la place Bellecour et connu pour être fréquenté par les soldats allemands et par la milice. Si elle provoque de gros dégâts matériels, elle ne fait aucun mort à une heure aussi indue. Pourtant, cela n’empêche pas des représailles et une démonstration brutale de force et d’autorité en plein cœur de la cité lyonnaise pour terroriser la population. Ainsi dès le lendemain, sans attendre les conclusions d’une enquête pourtant ouverte, 27 soldats allemands prennent position autour de la place dans l’attente d’une voiture qui ne tarde pas à venir transportant cinq hommes connus pour faits de résistance. L’un après l’autre, ils sont exécutés, aux vues et aux sus de tous les passants. Les troupes de l’occupant se retirent alors avec interdiction formelle de déplacer les corps (il faut attendre l’après-midi pour que cela soit fait). Ces victimes étaient bien des exemples puisqu’aucune ne pouvait avoir été à l’origine de l’attentat : ces hommes avaient été arrêtés entre le 10 juin et le 23 juillet 1944.
Mais la place Bellecour a été également un lieu d’allégresse à la nouvelle de la victoire le 8 mai 1945 : certains se souviennent encore d’y avoir dansé !
22. Une place encore et toujours au cœur de l’actualité lyonnaise2
L’histoire de la place Bellecour est donc intimement liée à l’identité lyonnaise, porteuse de sa mémoire, fidèle miroir de son évolution. Et cela se prolonge encore à l’aube du XXIe siècle : les projets d’aménagement en cours en sont les héritiers.
[actu]Les fonctions de la place[actu]
La typologie ci-dessous est celle proposée par Jean Pelletier et Charles Delfante dans leur ouvrage portant sur les Places de Lyon.
Lieu d’échanges et de rencontres
<img src='http://webzine.bm-lyon.fr/pda-mig/local/cache-vignettes/L94xH160/amoureux_electronique-1befd.jpg' width='94' height='160' alt="Rendez-vous
des amoureux” title=”Rendez-vous
des amoureux” /> C’est la plus ancienne des fonctions d’une place publique et qui est souvent à l’origine de sa création. Il s’y tient le marché, mais également des échanges sociaux, des rencontres (lieu de rendez-vous par excellence), ou des rassemblements politiques. Bellecour est en cela une exception à la règle puisque qu’elle est utilisée de manière plus ponctuelle, n’hébergeant pas par exemple de marché hebdomadaire. Mais cela n’empêche pas que l’on puisse y voir s’établir par exemple le marché des saveurs présentant différents plats de Rhône-Alpes.
Lieu de rassemblement
Cette fonction a perdurée puisqu’elle existait déjà au temps des agoras et des forums dans l’antiquité. Cet espace vide et libre est le seul lieu qui puisse être le théâtre de l’expression populaire ou celle du pouvoir en place (comme une revue militaire). A Lyon, de nos jours, les mots d’ordre en vue de soutenir telle ou telle cause et les aspirations populaires pour protester contre les injustices du monde ou célébrer un évènement mentionnent une place comme lieu de rendez-vous, et le plus souvent il s’agit de Bellecour.
Parce qu’elles sont hautement porteuses de symboles, les places publiques, et a fortiori Bellecour, sont par excellence des lieux de convergences spontanées. Ainsi, c’est sur cette place que se sont rassemblés les Lyonnais lors de la final France/Brésil en 1998, désormais mythique, devant un écran géant. Chaque année les manifestations se succèdent comme la pyramide de chaussures d’handicap international. De même, c’est sur cette même place qu’en 2008 une manifestation anti-Le Pen s’était organisée. Enfin, plus récemment, le 4 juillet 2009 près de 4 000 personnes se rassemblèrent sur la place Bellecour suite à la mort de Mickaël Jackson. La place est incontournable.
Lieu ludique et culturel
Un espace libre est toujours une tentation, la démangeaison d’un vide à remplir, et plus encore lorsqu’il s’agit d’une place qui offre un extraordinaire éventail de possibilités à l’image de Bellecour. Ainsi des soirées cinéma sont organisées comme en 2005 avec à l’affiche durant quatre soirées « Taxi driver » de Martin Scorsese, « Aguirre, la colère de Dieu » de Werner Herzog, une sélection de courts métrages, ou encore « Punch-drunk love » de Paul Thomas Anderson.
C’est également le lieu de départ du « Lugdunum Roller Contest » qui met à l’honneur la pratique ludique des rollers. La place Bellecour a pu également être le théâtre de manifestations autour du livre ou de l’art (comme lors de la Biennale d’art contemporain). C’est aussi un rendez-vous intournable pour les amateurs de la patinoire ou de la grande roue. La fête des Lumières s’y invite chaque année. Il ne faut pas non plus oublier le parc aux jeux au sud de la place qui fait le bonheur des enfants. Mais cela n’est pas nouveau : nos ancêtres en profitaient déjà comme nous le montrent la photo ci-contre.
Lieu emblématique
Un certain nombre de places sont devenues les véritables emblèmes de leur ville, quitte à être le fondement de leur identité. En général, il y siège un élément de pouvoir : les hôtels de ville, parlements, préfectures, châteaux ou palais de Justice. En cela, la place Bellecour est une belle exception ! Il n’empêche que cette ville est chargée d’histoire, comme nous avons pu le voir. C’est ainsi un lieu de commémoration, autant de la victoire du 8 mai 1945 que de l’écrivain-philosophe Saint-Exupéry, ou encore le 14 juillet. Les cartes postales souvenirs vendues aux touristes représentent d’ailleurs bien souvent la place Bellecour comme site emblématique de Lyon, reconnaissable entre mille grâce à sa statue. Elle a d’ailleurs fait l’objet de caricature, autre preuve, s’il en était besoin, que cette place est véritablement devenu un symbole.
Ceci explique très certainement la difficulté qu’éprouve la ville à faire aboutir les projets d’aménagements successifs : cette place doit à la fois évoluer au rythme de la ville, bien que dans le même temps elle paraisse intouchable.
[actu]Une place au cœur de projets d’aménagement[actu]
Si, aujourd’hui, la place fait l’objet de projets de réaménagement, ce n’est pas quelque chose de neuf dans le paysage lyonnais. Déjà au XIXe siècle on cherche à réaménager cette place.
Des réflexions au cours du XIXe siècle …
Au milieu du XIXe siècle deux concours sont lancés dans le but de l’embellir et restaurer la place Bellecour. L’on avait alors proposé d’y installer des jets d’eau ainsi que des jardins à la française. Á la vue de cette grande superficie, un ingénieur avait même envisagé d’y faire construire la gare de Lyon !
… qui se poursuivent tout au long du XXe siècle…
Il faut attendre 1936 pour que la place soit à nouveau à l’ordre du jour. De nouvelles idées sont alors proposées, notamment de faire une double rangée d’arbres de part et d’autre de la statue équestre. Mais finalement rien n’aboutit : la municipalité trouve commode de préserver la place pour les manifestations et les revues militaires : « cette place à une beauté particulière qui est appréciée des lyonnais et il […] semble préférable de la laisser ainsi à leur disposition » (Voir article du Le Progrès du 20 août 1998).
Le préfet du Rhône (Emile Bollaërt) et le maire Edouard Herriot souhaitaient dès avant la guerre restituer le lustre d’antan à la place. Á cette fin, ils souhaitèrent amener de l’atrium de l’Hôtel de ville les deux statues de la Saône et du Rhône (épargnées par la Révolution) de part et d’autre de la statue équestre (cela fut effectif en 1957). Il était également prévue deux fontaines et des parterres fleuris de chaque côté. Mais les urgentes nécessités d’après-guerre les obligèrent à laisser à l’abandon ce projet mis entre parenthèse pendant les hostilités.
En 1941, les façades autour de la place sont finalement inscrites à l’inventaire des monuments historiques. Quant à la statue, aux deux bâtiments de la partie sud, et aux arbres, ils sont inscrits dans les sites classés.
Mais le plus grand changement est certainement la construction d’un parking souterrain de 2 000 places en 1963 sous Louis Pradel, qui change quelque peu la physionomie de la place (elle s’en trouve légèrement bombée). Quinze ans plus tard c’est la ligne A de métro qui est installée permettant ainsi d’ouvrir cette place autrefois réservée à la bourgeoisie d’Ainay à l’ensemble des habitants de l’agglomération.
…et au XXIe siècle
A présent, ce sont les 230 arbres qui encadrent la place qui donnent des signes de vieillesse évidents, atteignant l’âge limite de 150 ans pour des marronniers. Cela augmente l’insécurité : ainsi en août 2009 un marronnier est tombé, heureusement sans faire de victimes. C’est pourquoi il est devenu nécessaire de les remplacer. Les premières coupes d’arbres datent de 1993, et de nouveaux arbres sont abattus en 1998. On choisit de les remplacer par des tilleuls, renouant ainsi avec les origines de la place. En effet, si à sa création et lors du premier remplacement en 1738, on choisit de planter des tilleuls, lors du second en 1848 on leur préfère les marronniers.
Profitant de ce changement, la ville décide de s’engager dans un projet plus vaste et organise en 1998 un concours d’architecture et d’ingénierie. L’équipe retenue présente un projet classique, sur le développement du thème de l’eau : aménagement d’une ligne d’eau dans la partie sud et d’un canal dans la partie nord ainsi qu’une statue équestre cernée d’eau. C’est donc bien le choix de la tradition et non de l’audace qui prévaut, le but étant de revenir à sa fonction d’origine : un lieu de vie, et non un lieu de passage comme elle tend à l’être aujourd’hui. Ce plan de restauration est alors estimé à 35 millions de francs (soit environ un peu plus de 5,2 millions d’euros). En parallèle, les Lyonnais ont pu assister à l’inauguration du « Rectangle » (1998), lieu d’exposition. En 2009, il complète l’Office de tourisme, déjà sur la place, en étant transformé en plateforme d’accueil des équipes de “Lyon Tourisme et Congrès” en charge de la promotion touristique internationale sous la bannière ONLYLYON.
[actu]Paradoxes et divergences[actu]
Le fait est que nous sommes face à un paradoxe : si nombreux furent ceux qui souhaitaient réaménager la place Bellecour, elle reste depuis des siècles identique à elle-même. Comment expliquer la difficulté des projets à aboutir ? Quelles sont les polémiques autour de l’actuel projet ?
Des projets à réaliser
Le projet en cours a quelque mal à germer tout de même. Si les bases, comme nous l’avons vu, ont été lancées en 1998, il subit un coût d’arrêt…politique. En 2001 Gérard Collomb, maire de Lyon, suspend le projet de la précédente municipalité sans prévoir d’en entamer un autre. C’est du moins ce que laissait entendre un article paru dans le Progrès en juillet 2004. Une polémique était alors d’actualité autour des arbres abattus : le maire du 2e arrondissement dénonçait le fait que les quelques arbres coupés ne soient pas immédiatement remplacés : cela était inesthétique. Á défaut de faire de l’ombre aux passants, cela en faisait au prestige de la ville passant encore et toujours par la place. De fait, la replantation ponctuelle était alors impossible car de nouveaux arbres manqueraient de lumière pour pousser, quelques anciens arbres étant encore là.
Finalement le projet de réaménagement de la place est relancé en 2007. Dans un premier temps la ville s’est attaquée aux côtés Nord et Est de la place. En août et septembre 2008 les derniers platanes sont abattus et de septembre à décembre de la même année des modifications sont opérées dans les réseaux souterrains accompagnées d’une remise à neuf des sols. Puis au cours des hivers 2008 et 2009, 60 chênes chevelus sont plantés. Pouvant mesurer à terme de 20 à 30 mètres de haut et 10 mètres de large, l’espèce est réputée pour sa croissance rapide. Il fournit de l’ombrage en quantité, sans toutefois assombrir l’espace qui l’accueille. Ce n’est pas là son seul avantage : cet arbre résiste aux fortes chaleurs et aux atmosphères urbaines.
Parallèlement s’engagent des études sur l’aménagement de la partie Sud qui représente approximativement 14 000 m2. En 2009 des entreprises de travaux publics sont sélectionnées et en 2010 les travaux démarrent.
Le calendrier à suivre est le suivant :
1re phase : de septembre 2010 à mai 2011, démontage des bassins, aménagement partie ouest. Et jusqu’à fin août 2011, aménagement de quatre kiosques ;
2e phase : janvier 2011 à juillet 2011 : aménagement partie Est et Sud. Et d’août 2011 à décembre 2012, deux kiosques ;
3e phase : juin 2012 à décembre 2012, partie Est et Nord.
On ne cache pas que cela sera pour les lyonnais 28 mois de travaux lourds et contraignants.
Entre conservation et modernisation
L’on pourrait s’étonner que certains tirent la sonnette d’alarme face à cette place, comme si elle était à l’abandon. Ainsi, dès 1978 on peut lire un article dans la Revue d’information du Comité Centre Presqu’île de Lyon au titre accrocheur : « Sauver Bellecour ». L’auteur y parle d’ « initiatives saugrenues, pour ne pas dire de sacrilèges » et la première victime de ses invectives est l’invasion de la place par les jeunes « patineurs à roulette » que l’on laisse aux vues et sus de tous détériorer la statue à laquelle ils s’agrippent faute d’enclos ou de barrière ! Puis il s’attaque au parking souterrain où l’on a privilégié l’économie « sans souci de l’esthétique », faisant certainement référence à l’aspect légèrement bombé que la place a pris depuis. En conclusion il lance un appel aux Lyonnais, emblématique de ce désir de retrouver la place des estampes de Lallemand : « L’amour commun de la cité fera certainement que tous auront à cœur de donner à Bellecour un présent digne de son passé. »
Et l’on aurait tort de croire que cet état d’esprit a disparu : en octobre 2009 un patron d’une agence événementielle faisait part au Progrès de son effarement devant l’état selon lui déplorable de la place : « C’est comme si elle avait été labourée », transformée en champ de boue.
Le fait est que les Lyonnais oscillent entre la volonté de réaménager cette place, de la faire évoluer selon leurs envies de nouveauté, au rythme de la ville, et celle de la conserver dans l’écrin qui est le sien depuis maintenant plusieurs siècles. La place Bellecour vit au rythme de la cité, change de nom selon les époques et est le théâtre des événements marquants de la ville. A elle seule elle représente Lyon : les lyonnais identifient leur ville à cette place et c’est bien l’un des premiers endroits, depuis maintenant quelques siècles, dont le visiteur se met en quête à son arrivée.
La difficulté est donc de définir la nature du réaménagement : doit-il engendrer une recomposition de la place, ou doit-il respecter cette composition si particulière qui la caractérise depuis toujours : l’opposition entre une partie Sud aménagée, et un rectangle Nord d’autant plus immense qu’il est vertigineusement vide ?
De fait, le projet actuel vise à un réaménagement dans le respect de la tradition, c’est-à-dire dans la lignée de l’histoire de la place. Ceci est avéré par le choix fait lors du concours lancé en 1998 : le projet gagnant est classique et n’ambitionne pas de révolutionner Bellecour. On sent une certaine frilosité, à moins que cela ne soit plus de l’ordre du choix sans trop d’audace qui rassure, se plaçant dans une continuité. Cette volonté est d’ailleurs réaffirmée dans le projet actuel. Comme l’évoquait lors d’une interview pour Lyon Mag en 1999 Jacqueline Osty, paysagiste dont le projet avait été choisi en 1998, le but n’est pas de créer une « nouvelle » place : on peut difficilement y toucher car c’est un symbole fort de la ville jalousement protégée, en tant que site patrimonial, par les architectes des monuments historiques. Le souhait est d’aller plus loin encore : on ne se contente pas de vouloir préserver la place, on souhaite lui rendre « la pureté de ces origines ».
- Jeunes filles autour de la statue
- © S. Waechter
« L’unité du vide » : l’essence d’une place ?
Á bien y réfléchir, la question au cœur de ces réaménagements successifs serait donc la fonction à donner à cette place. Jean Pelletier et Charles Delfante insistent sur la nécessaire « unité du vide », essence d’une place selon eux : ainsi elle permet une libre circulation sans obstacle, une sorte de « respiration » dans un tissu urbain très dense. La place Bellecour en est un bel exemple : comme le souligne Jacqueline Osty, ce rectangle désert (partie Nord de la place) correspond à la taille d’un terrain de football ! Ce vide est la fois simple et majestueux.
Si ce vide fait la célébrité de la place, il la met également dans une position bien inconfortable. Il fascine autant qu’il dérange, ou démange, c’est selon : Jean Reverzy, médecin-écrivain lyonnais, la nomma bien « la place des Angoisses » dans son livre du même nom, paru en 1956, témoignant d’un malaise face à cette place.
En mai 2006, Lyon Mag présente cinq projets de cinq cabinets d’architecture différents. Laissant libre cours à leur imagination, l’on se rend bien compte que ce vide les gêne. L’un imagine une grande pelouse, l’autre imagine « une place modulable » encadrée de kiosques en hauteur reliés par des passerelles et un centre avec une « grosse machinerie en sous-sol qui permettrait d’aménager soit une salle de concert, soit un stade de foot, soit un jardin public » et ce serait aux Lyonnais de choisir chaque mois, via Internet, ce qu’ils souhaiteraient faire de leur place ; un autre encore imagine un grand bassin occupant presque toute la surface de la place avec pour centre la statue, en préservant juste quelques chemins permettant de la traverser. Néanmoins, on peut noter que tous reconnaissent l’importance de la statue, d’où l’absolue nécessité de la conserver quelque soit l’aménagement de la place : sans elle, ce ne serait plus Bellecour !
Cette place si caractéristique est donc l’objet de divergences de point de vue, ce qui soulève la question de la fonction à lui donner : si les uns souhaitent conserver ce vide afin de permettre une grande liberté dans son utilisation (en rendant possible notamment les grands rassemblements), les autres au contraire demandent une définition plus précise de ses fonctions. En effet, certains craignent que la place Bellecour se confonde avec une « place de village » alors même qu’elle est garante du prestige lyonnais à l’extérieur de ses murs (au niveau national aussi bien qu’international). La place serait à leurs yeux trop utilisée, les manifestations en tout genre s’y succédant sans relâche : en octobre 2004 une opération « Sauvons Bellecour » était lancée, visant à la libérer des tentes, podiums ou autre patinoire. « Célébrée comme l’une des plus belles d’Europe […] elle est en train de disparaître, ravalée au niveau d’un champ de foire » pouvait-on lire sur les prospectus. Á cela d’autres répondent que c’est l’essence même de cette place : être ouverte à tout et à tous. Mais là encore, on se heurte à un paradoxe : si certains disent qu’elle se prête à merveille aux rassemblements, d’autres dénoncent son aspect désert étant devenu au fil du temps un lieu de passage plus que de rencontre. Déjà Stendhal disait de cette place un siècle plus tôt qu’elle était « plus dépeuplée que grande » comme le rappellent Jean Pelletier et Charles Delfante.
Lieu de prestige ou lieu populaire, lieu de passage ou lieu de rendez-vous, lieu de rassemblement ou lieu dépeuplé, lieu de conservation ou de modernisation, lieu d’histoire ou de mémoire, lieu de joies ou de larmes : la place Bellecour est pleine de paradoxes, de contradictions. Mais n’est-elle pas tout cela à la fois ? C’est peut-être finalement cette complexité qui la rend si chère au cœur des Lyonnais…
[actu]Petite chronologie[actu]
Début du XIIIe siècle : Emplacement acheté par l’archevêché d’Ainay qui le nettoie, l’entoure de clôtures, et installe des bergeries, d’où le nom de « Belle Cour »
1562 : Le Baron des Adrets rachète le Pré pour y installer son artillerie à Bellecour lors de l’occupation protestante
1600 : Henri IV manifeste son désir au Conseil de la ville d’acquérir le « pré de Bellecour » pour y aménager une place publique
1604 : Début de l’achat progressif de la place par le Consulat favorisé par le pouvoir royal
12 décembre 1658 : Achat définitif de la place28 décembre 1713 : Inauguration de la statue équestre de Louis XIV
1738 : Premier remplacement des tilleuls
1792 : Destruction de la statue équestre
1793 : Destruction des façades Est et Ouest
21 juin 1800 : Le général Bonaparte, premier Consul, pose la première pierre des nouveaux édifices de la place
1825 : Inauguration d’une nouvelle statue équestre du Roi-Soleil
Novembre 1840 : une grave inondation recouvrer entièrement la place
1848 : Remplacement des tilleuls par des marronniers
1941 : reconnaissance de la place et de ses contenants (y compris les arbres) comme site patrimonial classé à préserver
1963 : Construction d’un parking sous la place
1978 : Création du métro et de l’arrêt « Bellecour »
1998 : Début d’une réflexion sur un projet de réaménagement de la place consécutif à la nécessité de remplacer les tilleuls ; la même année inauguration du « Rectangle », lieu d’exposition
2008-2009 : Aménagement de la partie Nord de la place Bellecour
2009 : Transformation du “Rectangle” qui accueille désormais les équipes de “Lyon tourisme et Congrès”
2010-2012 : Aménagement de la partie Sud de la place Bellecour
[actu]Pour en savoir plus[actu]
Ouvrages
Aspects de Bellecour au XIXe siècle : exposition au Musée historique de Lyon , Lyon, Musée historique, 1975.
Carry (Charles-Amédée), La place Bellecour, racontée d’après les gravures
, Lyon, Cumin et Masson, 1911.
Champdor (Albert), Les Grandes heures de Bellecour
, Lyon, A. Guillot, 1987.
Delfante (Charles), Pelletier (Jean), Places de Lyon : portraits d’une ville
, Lyon, S. Bachès, 2009.
Gauthiez (Bernard), Lyon entre Bellecour et Terreaux : urbanisme et architecture au XIXe siècle
, Lyon, Ed. lyonnaises d’art et d’histoire, 1999.
Jasseron (Louis), Porte (André), Bellecour
, Lyon, compagnie d’assurances « La Prévoyance », 1958.
Articles
Sauver Bellecour
, Revue d’information du Comité Centre Presqu’île de Lyon, n°4, 1978, p. 21.
La reconstruction des façades de Bellecour sous le premier Empire
, Revue d’information du comité Centre Presqu’île de Lyon, n°26, 2000-2001, p. 23 à 33.
Bellecour : une place à travers les siècles
, Lyon quartiers : 2e arrondissement, juin 2000, p. 50-53.
Sites Internet
Dossiers de presse Lyon et Rhône-Alpes
(environ 150 000 articles de presse et de revues de 1993 à nos jours, concernant Lyon, le Grand Lyon et la région Rhône-Alpes) :
« Le massacre de la place Bellecour : 27 juillet 1944 », Bulletin municipal de Lyon, 24 juillet 1994.
« Bellecour, place des Angoisses…par Jean Reverzy », Lyon Cité, mars 1997.
« Place Bellecour : les marronniers dépérissent », Le Progrès, 1er mars 1998.
« La place Bellecour de 1930 à nos jours : un grand vide à combler », Le Progrès, 20 août 1998.
« Réaménagement de la place Bellecour : les tilleuls remplaceront les marronniers », Le Progrès, 1er décembre 1998.
« Place aux architectes », Lyon Figaro, 1er décembre 1998.
« Place Bellecour : réaménagement dans le respect de la tradition », Petites Affiches lyonnaises, 2 décembre 1998.
« Place Bellecour : le grand virage des années 2000 », Lyon Mag, juin 1999.
« Polémique autour de l’abattage de marronniers place Bellecour », Le Progrès, 20 juillet 2004.
« Bellecour : cinq projets pour une place », Lyon Mag, n°158, mai 2006, p.50-51.
Europresse
(disponible uniquement depuis la BML, comprend Le Monde depuis 1990 et Le Progrès depuis 1997) :
« La place Bellecour très (trop ?) utilisée ? », Le Progrès, 3 novembre 2004.
« J’ai dansé place Bellecour », Le Progrès, 8 mai 2005.
« La place Bellecour transformée en champ de boue », Le Progrès, 10 octobre 2009.
« Place Bellecour : le projet d’aménagement sud est finalisé », Le Progrès, 15 février 2010.
Autres (sites indépendants, non hébergés par le site de la BML) :
Travaux place Bellecour
, [2008] (consulté le 24 mars 2010).
Séance du conseil municipal le 14 décembre 2009
, 2009 (consulté le 24 mars 2010).
Façades démolies place Bellecour Voir
Statue équestre de Louis XIV Voir
Statues du Rhône et de la Saône de Coustou Voir
Symbolique de Bellecour Voir
Place Bellecour, Historique et signification du nom Voir
Traces du passage des Adrets à Lyon Voir
Statue de Louis XIV place Bellecour Voir
Bâtiments détruits place Bellecour Voir
Napoléon à Lyon Voir
Statue de Louis XIV sur la place Bellecour Voir
Histoire du quartier de la Presqu’île Voir
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