Changement et réchauffement climatique : l’homme face à un climat en crise
Publié le 05/04/2007 à 23:00 - 44 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux
Les principaux dirigeants de la planète ont rendez-vous à Paris à l'occasion de la COP 21 en ce mois de décembre 2015 afin de lutter contre le changement climatique. Après l'échec des précédents sommets internationaux, cette rencontre décisive doit permettre de prendre enfin de réelles mesures politiques afin d'endiguer différents phénomènes tels que le réchauffement climatique, l'effet de serre mais aussi être le moteur des solutions qui, à l'avenir, préserveront l'environnement.
1. Le réchauffement climatique ou les secrets de l’effet de serre
Le réchauffement que nous vivons en ce début de XXIe siècle est le résultat de l’emballement de l’effet de serre. L’effet de serre est un phénomène naturel et bénéfique qui garantit le maintien d’une température moyenne de 15ºC. Sans lui, la température moyenne de la surface de la Terre avoisinerait -18ºC, interdisant toute forme de vie.
- L’effet de serre
- Meteo France
Ce phénomène est dû à la présence dans l’atmosphère terrestre de gaz à effet de serre. En effet, la majeure partie du rayonnement solaire traverse l’atmosphère et chauffe directement la surface de la Terre. Notre planète envoie en retour de la chaleur vers l’espace sous forme de rayonnement infrarouge. Les gaz à effet de serre, présents naturellement dans l’atmosphère, interceptent à leur tour une partie de ce rayonnement terrestre et le renvoient vers le sol, provoquant ainsi un réchauffement de la basse atmosphère.
L’effet de serre doit son nom à l’analogie entre l’atmosphère terrestre et une serre destinée à abriter des plantes. Les parois vitrées de la serre laissent entrer le rayonnement visible (qui transporte la majeure partie de l’énergie solaire) mais réfléchissent (retiennent) les rayonnements infrarouges, émis par tout organisme vivant. Les parois de la serre jouent donc un rôle analogue à celui des gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère.
Le site de Météo France présente un dossier complet sur l’effet de serre
et les implications de l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Sécheresse, canicule, inondation, tous ces excès liés à l’emballement de l’effet de serre impactent en premier lieu les agriculteurs et les éleveurs. Aussi l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) publie-t-il sur son site un dossier très synthétique sur l’effet de serre et les différents gaz à effet de serre.
De même, le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Renouvelables) présente à l’attention des jeunes tout un dossier sur l’effet de serre et la machine climatique de notre planète.
2. Histoire du climat
Les variations climatiques ont un impact profond sur l’activité humaine. Grand froid, chaleur caniculaire comme en 2003 et 2015, pluviométrie plus ou moins forte peuvent être à l’origine de bien des catastrophes humaines : une récolte perdue, une disette, la maladie ou encore des conflits sociaux…
Historiens et climatologues se sont intéressés à ces variations climatiques, tant dans leur intensité que dans leur durée. Or il n’existe de relevés systématiques de températures que depuis le XIXème siècle. De ce fait, ils ont cherché ailleurs des indicateurs en lien étroit avec la variation des températures et permettant de remonter plus loin dans le temps. Les dates de vendanges, les cernes des arbres, l’évolution des glaciers ont ainsi permis aux historiens du climat de reconstituer une histoire climatique des derniers millénaires. En remontant plus loin encore, l’analyse des carottes glaciaires, en particulier au Groenland et très récemment en Antarctique, où des sédiments marins nous renseignent sur le climat de la Terre depuis la lointaine époque de sa formation.
Voici une sélection d’ouvrages et de liens pour être incollable sur l’histoire du climat de la terre.
2Une histoire humaine du climat2
- Le réchauffement
- de 1860 à nos jours
Histoire humaine et comparée du climat. (tome 1 : Canicules et glaciers (XIIIe-XVIIIe siècles), tome 2 : Disettes et révolutions (1740-1860), tome 3 : Le réchauffement de 1860 à nos jours), Emmanuel Leroy Ladurie, Fayard, 2004, 2006, 2009
Emmanuel Leroy Ladurie avait écrit en 1967 un ouvrage à succès et d’avant-garde : Histoire du climat depuis l’an mil. L’historien relatait l’évolution du climat à travers les dates de vendanges, l’étude de l’avancée des glaciers, l’étude des cernes des arbres (la dendrologie), les menus accidents climatiques qui avaient émaillé le dernier millénaire.
40 ans plus tard, suite aux récents événements climatiques, l’auteur reprend la plume en approfondissant ses premières enquêtes et intègre le rôle de l’homme dans le réchauffement.
Si l’hypothèse de lire les trois tomes de la série vous « glace », reportez-vous vers son Abrégé d’histoire du climat : du Moyen-âge à nos jours, coécrit avec Anouchka Vasak (Fayard, 2007).
A travers une série de questions telles que « Qu’est ce que le petit âge glaciaire ? » ou encore « Les conditions “météo” ont-elles joué un rôle quant au déclenchement de la Révolution française ? », les auteurs de cet ouvrage proposent des éclairages synthétiques sur le changement climatique accessibles à tous.
- Voyage à travers les climats
- de la terre
Voyage à travers les climats de la Terre, Gilles Ramstein, Odile Jacob, 2015.
L’auteur explique très simplement l’évolution du climat depuis 4 milliards d’années pour comprendre les conséquences du changement climatique actuel, la responsabilité de l’homme et les menaces de ces dérèglements chimiques et biologiques pour la sauvegarde de la vie.
La revue Histoire et mesure, a consacré tout un dossier sur le climat dans son volume III n° 3, (1988).
On notera en particulier l’article Une rétrospective météorologique de l’Europe de Christian Pfister. Ce dernier montre, à partir de l’exemple suisse, comment il est possible d’enregistrer et d’homogénéiser toutes les sources disponibles antérieures à la mise en place des stations de mesure au XIXe siècle. Les sources peuvent être d’origine naturelle ou créées par l’homme. Les données collectées sont ensuite réunies dans une banque de données et doivent pouvoir répondre aux questions des scientifiques.
D’autres contributions dans ce volume abordent la question de la dendrochronologie, c’est-à-dire l’étude des cernes des arbres et les datations qu’elle permet : E. le Roy Ladurie écrit à ce propos “Les poutres du collège” et un article écrit en commun par Catherine Lavier, Patricia Perrier, Sophie Vincenot et George Lambert nous renseigne informe sur la “Pratique de la dendrochronologie“.
- Desjonquères
L’Événement climatique et ses représentations (XVIIe-XIXe siècles) : tome 1 (histoire, littérature, musique et peinture) ; tome 2 (histoire, littérature, peinture. Canicules et froids extrêmes), par Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Berchtold, Jean-Paul Sermain (dir.), Paris, Desjonquères (Coll. « L’esprit des Lettres »), 2007.
Une quarantaine de chercheurs se sont intéressés à l’événement climatique” du XVIIe au XIXe siècle et à ses résonances dans les lettres, la musique et la peinture.
Au seuil de l’Europe moderne, ils étudient la théorie des climats, l’histoire des cataclysmes ayant bouleversé la planète dans un passé lointain. Des hypothèses nouvelles sont proposées sur le rapport entre l’homme et la nature. La littérature et les arts témoignent à leur façon des interrogations et des inquiétudes contemporaines.
2Le climat terrestre2
Planète blanche : les glaces, le climat et l’environnement, de Jean Jouzel, Claude Lorius, Dominique Raynaud, O. Jacob, 2008
Depuis les premières explorations du XXe siècle, la glaciologie est devenue une science à part entière, puisqu’elle permet de suivre l’histoire du climat sur des milliers d’années. Les auteurs de ce livre ont en effet démontré en 1987 que les variations de la température du globe sont liées à la concentration en gaz en effet de serre dans l’atmosphère. Ce livre retrace les expéditions et les expériences qui ont permis de mieux comprendre le monde des glaces, du Groenland à l’Antarctique. Enfin, les auteurs présentent quelles prévisions peuvent être faites sur le changement climatique en cours.
C’est pour ses travaux et sa présence au GIEC, que Jean Jouzel a reçu le prix Vetlesen 2012.
- Vostok
- Paulsen
Vostok : le dernier secret de l’Antarctique, Jean-Robert Petit, Paulsen, 2012.
Histoire de glaces et histoire d’hommes. L’auteur a participé à l’aventure de la station polaire de Vostok, le lieu le plus reculé de la planète où il fait -89.3°en moyenne. Il nous conte l’histoire de cette colonie humaine du bout du monde en proie tant au froid ou aux nuits sans fin qu’aux restrictions budgétaires inopportunes. Résultat : près de 400.000 années de climatologie découvertes qui pointent la responsabilité de l’homme sur le réchauffement de la planète.
Les glaces des pôles fondent, le phénomène El Nino provoque canicules et inondations de part et d’autre du Pacifique.
L’océan gouverne-t-il le climat ? : histoire d’une conquête scientifique récente, Jacques Merle, Vuibert, 2009.
L’auteur présente toutes les connaissances acquises sur les océans, sur leur rôle dans les échanges de chaleur entre les différentes zones terrestres, et son rôle complexe dans le réchauffement climatique.
A la suite du film documentaire Des coraux pour décrypter le climat, réalisé par Fabrice Papillon et Pierre Grillot, (CNRS Images, 2004), l’expédition menée sur le voilier Tara a parcouru les mers afin de réaliser une étude planétaire des récifs coraliens et du plancton marin. L’équipe scientifique livre ses conclusions sur les changements à venir et les actions à envisager pour pouvoir y faire face, dans un très beau livre Tara océans : chroniques d’une expédition scientifique, riche en illustrations et contenus scientifiques et également dans une vidéo Tara océans : le monde secret (DVD de 2012 chez Pathé).
- Jean-François Deconinck
- Vuibert
Les paléoclimats : l’enregistrement des variations climatiques, Jean-François Deconinck, Vuibert, 2006
Cet ouvrage nous présente tout d’abord les marqueurs géologiques de l’évolution du climat terrestre tels les sédiments, les différents composants du système climatique, la géodynamique interne et l’histoire climatique de la Terre. Dans une deuxième partie plus étoffée, l’auteur identifie les différentes périodes de climat glaciaire et tropical.
Si le sujet vous passionne, vous pourrez compléter cette lecture par les deux tomes de Paléoclimatologie, de Jean-Claude Duplessy et Gilles Ramstein (EDP Sciences / Cnrs éditions, 2013) : Enquête sur les climats anciens : Trouver, dater et interpréter les indices et Enquête sur les climats anciens : Emboiter les pièces du puzzle : comprendre et modéliser un système complexe.
- Monica Rotaru
- Vuibert
Les climats passés de la Terre, Monica Rotaru, Jérôme Gaillardet, Michel Steinberg et al., Vuibert, 2006.
Ce manuel destiné à la formation des enseignants en sciences de la Terre explique de manière claire le climat et les méthodes utilisées pour comprendre son évolution à partir de la connaissance des climats du passé : les procédés géochimiques, l’étude de l’altération et de l’érosion des roches, l’étude de l’argile, le dioxyde de carbone atmosphérique…
Variation du climat et augmentation de l’effet de serre due à l’homme, c’est pareil ?
Cette page personnelle de Jean-Marc Jancovici, polytechnicien, expert et auteur d’ouvrages sur le changement climatique explique les facteurs naturels et humains caractéristiques de la variabilité du climat terrestre.
2Les indicateurs de l’évolution du climat2
Les experts s’appuient sur un certain nombre d’indicateurs pour formuler le réchauffement climatique. En France, l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique) rassemble dans un tableau un certain nombre d’indicateurs servant à mesurer l’évolution du climat : bilans de masse des glaciers tempérés français, dates de floraison et dates de vendanges en Champagne, dates de vendanges en Côtes du Rhône méridionales, front d’expansion de la chenille processionnaire du pin, nombre de jours de gel, etc.
La mission de l’ONERC, fixée par la loi, est de collecter et de diffuser les informations, études et recherches sur les risques liés au réchauffement climatique et aux événements météorologiques extrêmes.
- Le Pollen
- Vuibert
Le pollen : outil d’étude de l’environnement et du climat au Quaternaire, Anne-Marie Lézine, Vuibert, 2008
Parmi les fossiles qui permettent d’étudier l’histoire de la Terre, il en est un très remarquable par sa taille et son aspect, c’est… le grain de pollen. Il s’agit d’une cellule ne mesurant que quelques microns, émise par les plantes à fleurs ou à cônes pour assurer leur reproduction. De cette cellule -qui doit son nom au grec palè : poussière (ou farine, de paludein : répandre de la poussière)- seule l’enveloppe externe se fossilise. Le pollen présente une telle variété de formes que l’on peut aisément reconnaître la plante qui l’a émise et reconstituer finalement l’environnement végétal contemporain de l’échantillon géologique que l’on veut étudier. Comme sa composition chimique très complexe lui permet de se conserver à travers les âges, le grain de pollen constitue un outil remarquablement efficace pour étudier l’histoire des plantes et leur évolution depuis leur apparition sur Terre. Dénombrer les grains de pollen déposés au fond des lacs ou des océans et les identifier permet ainsi de comprendre comment les paysages actuels se sont formés et comment les plantes se sont adaptées aux variations des climats anciens. Et en se référant au passé, on comprend comment les plantes s’adaptent aux changements climatiques, à quelle vitesse elles migrent vers des lieux plus favorables à leur reproduction et à leur développement et, enfin, par quelles plantes elles sont remplacées au gré des variations climatiques.
Sur le portail scientifique Futura-Sciences, on trouvera plusieurs dossiers concernant l’histoire du climat et les indices qui permettent de le reconstruire :
- Climatologie de l’Amérique Latine : richesses des archives historiques
- Les secrets de notre climat actuel
- L’évolution inquiétante des glaciers alpins
- Les glaciers de tropiques : un enjeu pour l’étude du climat ?
- Le climat et la couche d’ozone
La Documentation Française a établi une chronologie depuis 1827 et la découverte par le savant français Jean-Baptiste Fourier de l’effet de serre, des actions politiques engagées pour la surveillance du climat. Cette chronologie s’insert dans un dossier sur le changement climatique.
3. Bilan et prospective sur le réchauffement climatique
2les travaux du GIEC2
En raison des dégradations récurrentes du climat et des conséquences sur la politique énergétique, la question du réchauffement planétaire est particulièrement sujette à débat. De ce fait, la validité scientifique du réchauffement climatique a donc été diversement contestée. Pourtant, c’est bel et bien une autorité scientifique indépendante fondée en 1988 qui se charge d’établir une synthèse de la littérature scientifique mondiale et publiée afin d’éclairer les décideurs comme l’opinion publique : le GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) en anglais IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change). Cet organisme de suivi scientifique des négociations internationales sur le changement climatique est constitué de l’Organisation Météorologique Mondiale et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Son rôle est de réunir les données scientifiques, techniques et socio-économiques pertinentes afin d’envisager les risques de changement climatique liés aux activités humaines.
- Changements climatiques 2013
Le GIEC a déjà établi cinq rapports sur l’état général du climat : en 1990, 1995, 2001, 2007 et 2014, ce dernier rapport servant de base à la négociation du sommet de Paris 2015. Vous pouvez lire le dernier rapport de synthèse en anglais (2014) ainsi qu’aux éléments physiques du changement climatique en français (2013) (document PDF) rédigé à l’intention des décideurs.
Ainsi que l’expose Amy Dahan dans son article « Le changement climatique, une expertise entre science et politique », paru dans la Revue pour l’Histoire du CNRS n°16, ces rapports font l’objet d’une préparation rigoureuse par des rédacteurs aux compétences scientifiques reconnues. Leur approbation en séance plénière se fait ligne par ligne. Au-delà d’un simple travail de synthèse, le GIEC – instance d’expertise scientifique – a pour vocation d’établir des scénarios d’évolution du climat et d’inventer les instruments industriels et économiques les plus adéquats afin que les gouvernements trouvent des solutions aux conséquences du réchauffement planétaire.
Néanmoins, le rapport du GIEC en 2007 a fait naître une polémique (voir notre page « Le réchauffement climatique au coeur des polémiques »)
2Conclusions du GIEC2
Les conclusions du GIEC font apparaître que le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires.
Dans le détail, chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis 1 400 ans. Ce réchauffement a été capté à 90% par les océans, dont le niveau moyen a augmenté de 20 centimètres en moyenne depuis 1900. Parallèlement, les étendues de neige et de glace se sont réduites en même temps que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote ont augmenté pour atteindre des niveaux sans précédent depuis au moins 800 000 ans. La concentration du dioxyde de carbone s’accélère puisqu’elle a augmenté de 40 % depuis l’époque préindustrielle, en raison d’une part de l’utilisation de combustibles fossiles et d’autre part, par les changements d’utilisation des sols. L’océan a absorbé environ 30 % des émissions anthropiques de dioxyde de carbone, ce qui a entraîné une acidification de ses eaux.
Les conclusions du GIEC font apparaître très clairement une répercussion de l’activité humaine sur le climat. Les experts ont gagné en certitude à ce sujet depuis le quatrième Rapport d’évaluation de 2007.
À la fin du XXI[^e^] siècle, l’augmentation de la température à la surface du globe sera probablement supérieure à 1,5 °C par rapport aux années 1850-1900.
Cela se traduira par une modification du cycle mondial de l’eau, par des océans qui continueront à se réchauffer, à s’élever et à s’acidifier, par la poursuite de la réduction des glaciers et des banquises au cours du XXI[^e^] siècle. De plus, le changement climatique affectera les processus liés au cycle du carbone d’une manière qui amplifiera l’accroissement du CO2 atmosphérique.
Or le cumul des émissions de CO2 détermine dans une large mesure la moyenne mondiale du réchauffement en surface vers la fin du XXI[^e^] siècle et au-delà. La plupart des caractéristiques du changement climatique persisteront pendant de nombreux siècles même si les émissions de CO2 sont arrêtées. L’inertie du changement climatique est considérable, de l’ordre de plusieurs siècles, et elle est due aux émissions de CO2 passées, actuelles et futures.
2Travaux et Publications récents2
Le réchauffement climatique : un état des lieux complet, John Houghton, de Boeck, 2011.
Membre du GIEC dès sa fondation en 1988, l’auteur expose, en douze chapitres, les dernières découvertes en climatologie et les dernières projections concernant les impacts du changement climatique au XXIe siècle, mais également les stratégies d’adaptation et d’atténuation qui existent. Ainsi, il montre, par exemple, comment ralentir ou stabiliser le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines. Il aborde en particulier les enjeux associés à notre consommation d’énergie, à nos habitudes de transport et à d’autres changements globaux comme la déforestation ou la croissance démographique. Pourtant complexes, les thématiques sont traitées de manière claire et complète, en se basant sur le quatrième rapport d’évaluation du GIEC et de nombreuses autres sources citées tout au long de l’ouvrage.
Le défi climatique : objectif, 2°C !, Jean Jouzel, Anne Debroise, Dunod, 2014.
Les auteurs brossent une belle synthèse des connaissances actuelles sur le réchauffement climatique, la plupart issues des travaux du Giec publiés en 2013-2014. Au-delà du constat, ils analysent les probables conséquences à court et moyen terme du changement climatique et les actions menées et à mener pour lutter contre un dérèglement incontrôlable. Une petite brise d’optimiste mesuré se lève…
Quoi de neuf sur la planète blanche ? : comprendre le déclin des glaces et ses conséquences, Bernard Francou, Christian Vincent, Glénat, 2015.
Paru chez Glénat, éditeur renommé basé dans les Alpes, à Grenoble, ce livre fait un point extrêmement complet sur l’état des glaciers des pôles et des montagnes de la planète. Où l’on découvre qu’une partie des glaces de L’Antarticque flottent sur l’océan austral, que les glaciers du Groenland fondent par dessous, et que l’avenir des glaciers des tropiques s’écrit peut-être au passé.
Atlas du climat : face aux défis du réchauffement, François-Marie Bréon et Gilles Luneau, Autrement, 2015.
Dans cette collection, renommée pour son traitement de problématiques au moyen de cartes dépouillées et claires, l’auteur nous montre l’impact du réchauffement climatique dans des zones géographiques précises, comme l’évolution de la couverture forestière en Europe, la plus ou moins grande adaptabilité des céréales au réchauffement et l’évolution des rendements en Egypte, Mongolie, ou Australie du maïs, du blé ou du riz. Un supplément de 8 pages se concentre sur les prévisions pour la France à l’horizon 2100.
Six degrés : que va-t-il se passer ?, Mark Lynas, Dunod, 2008.
Les scientifiques prédisent que la température moyenne augmentera de un à six degrés d’ici 2100. Que signifient ces chiffres, comment se traduiront-ils dans notre environnement et dans nos vies ? Selon un découpage simple (un degré, deux degrés, etc.) Mark Lynas décrit l’évolution de la vie sur une planète plus chaude. Il nous révèle pourquoi l’ouest des États-Unis, le sud de l’Europe et l’Australie deviendront inhabitables. Il nous donne une idée du chaos et de la destruction qui nous attendent si aucune action vigoureuse n’est entreprise le plus tôt possible pour réduire l’émission des gaz à effet de serre. Il nous décrit enfin quelles mesures doivent être envisagées pour éviter le pire.
Coup de chaud sur l’agriculture , Bernard Seguin, Delachaux et Niestlé, 2010.
L’auteur expose les conséquences du changement climatique sur l’agriculture au sens large, y compris l’élevage, les maladies et les ravageurs. Il s’intéresse tout particulièrement à la vigne, culture emblématique de l’influence du climat sur les productions agricoles. Le dernier chapitre est consacré au rôle que joue l’agriculture sur le climat à travers la déforestation, l’émission de méthane et d’oxyde nitreux, gaz très actifs dans le renforcement de l’effet de serre et la production des agrocarburants
Changements climatiques & biodiversité, sous la dir. de Robert Barbault et Alain Foucault, Vuibert-AFAS, 2010.
L’ouvrage collectif nous fait toucher du doigt les conséquences actuelles ou passées sur les espèces animales ou végétales dues aux variations importantes du climat.
Le réchauffement climatique va-t-il réveiller les volcans ?
Emilie Martin, pour la revue Ciel et Espace, rend compte d’un colloque réuni en septembre 2009 et des inquiétudes des chercheurs concernant un possible sursaut du volcanisme en raison de la disparition des glaciers. Les glaciers par leurs poids, contraignent en effet le magma à rester solide et de ce fait l’empêchent de remonter à la surface. L’équation est donc simple : moins de glaciers, plus d’éruptions volcaniques.
Le poids de la natalité menacerait le climat !
Cet article du journal Le Monde daté du 19 novembre 2009, reprend le rapport de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population) selon lequel “la natalité galopante des pays en voie de développement est l’un des principaux moteurs du réchauffement”. Et le fonds de militer car “un dollar investi dans la planification familiale et l’éducation des filles réduit les émissions de gaz à effet de serre au moins autant qu’un dollar dépensé dans l’énergie éolienne”.
La revue Science et Vie vous propose sur son site un simulateur climatique pour prévoir le temps dans votre région.
Les travaux actuels du GIEC se focalisent actuellement sur l’amélioration des modèles climatiques utilisés, en particulier sur un maillage beaucoup plus précis de la planète au niveau des territoires. On lira à cet effet, l’article de Denis Delbecq, dans La Recherche, n°472 de février 2013.
2Réchauffement global, risque local2
Le réchauffement peut être perçu comme lointain et diffus par son aspect prédictif et global. Mais les changements anticipés peuvent être amplifiés par la géographie particulière des territoires. Deux ouvrages nous éclairent sur ce sujet :
- Le réchauffement climatique
- en Europe (de Boeck)
Le réchauffement climatique en Europe : depuis quand ? Pourquoi ?, Jean-Claude Flageollet, de Boeck, 2010.
Cet ouvrage abondamment illustré de schémas nous décrit les évolutions du climat en Europe depuis le 18e siècle et les tendances actuelles.
Changements climatiques et impacts : de l’échelle globale à l’échelle locale, Martin Beniston, PPUR, 2009.
Après nous avoir décrit l’évolution du système climatique terrestre, l’auteur nous emmène en Suisse, pour envisager l’évolution future du climat alpin et des glaciers suisses.
4. Bouleversements économiques dus aux changements climatiques
- de Ntnico
- sur Flickr.com
Désormais, tous les climatologues s’entendent sur un point : depuis 2 millions d’années, la Terre n’a jamais connu d’augmentation de température si rapide. Les températures augmentent et entraînent des événements météorologiques qui se répètent : grosses chaleurs, cyclones, sécheresses etc. Tous ces phénomènes ont d’importantes conséquences sur les populations et leur mode de vie, c’est précisément ce qui préoccupe les économistes du monde.
Ainsi, le monde évolue sous l’impact du réchauffement climatique et il devient nécessaire d’analyser les bouleversements économiques de cette réalité.
2Quelles sont les interactions climat/économie ?2
Il semble de plus en plus évident que le réchauffement climatique entraîne, à long terme, d’importantes dépenses, peut-être 5500 milliards selon le rapport de l’économiste Nicolas Stern remis le 30 octobre 2006 au gouvernement britannique (résumé long en français (document pdf)). D’après Nicolas Stern, “si rien n’est fait pour lutter efficacement contre le réchauffement du climat, le monde risque de connaître une importante récession économique. Pour combattre cette menace, il faudrait consacrer dès aujourd’hui 1% du PIB mondial (soit 270 milliards d’euros) aux politiques de lutte contre le réchauffement de la planète. En l’absence d’un tel investissement et en projetant un réchauffement de l’ordre de 3°C dans les années à venir, les conséquences que l’on observe déjà : déplacements importants de populations, pénuries, bouleversements de la production agricole et de sa géographie s’accéléreront”.
Le rapport Stern a donné lieu à un débat vif sur la validité de ses projections, dont s’est fait l’écho la Revue d’économie politique dans son numéro 4 de juillet-août 2007. Cette revue peut aussi être consultée sur la base en ligne Cairn (base en ligne payante, mais accessible librement depuis la bibliothèque municipale de Lyon).
- Une Vérité qui dérange
- Paramount Pictures
Les conclusions alarmantes du rapport Stern ont été largement développées par Al Gore dans le film réalisé par Davis Guggenheim Une vérité qui dérange.
Le livre est aussi disponible à la bibliothèque.
Une analyse pertinente de ce documentaire est accessible sur le site de l’encyclopédie Wikipédia.
2Pour faire le point2
50 fiches pour comprendre le changement climatique, sous la coordination de Gilles Renouard, Bréal, 2015.
Les auteurs présentent de manière très didactique le changement climatique, ses conséquences et les solutions tant économiques que politiques pour contrer le changement climatique.
- Sylvie Faucheux, Haitham Joumni,
- La Découverte
Economie et politique des changements climatiques, Sylvie Faucheux, Haitham Joumni, La Découverte, 2005.
Cet ouvrage pose la question du bien-fondé des politiques de lutte contre les changements climatiques à l’échelle mondiale et examine les défis socio-économiques, géopolitiques et technologiques liés aux changements climatiques et à leur régulation. Il analyse les stratégies d’acteurs dans une optique Nord-Sud, ainsi que les enjeux des instruments de flexibilité du protocole de Kyoto.
Economie et défis du changement climatique de Charles S. Pearson, De Boeck, 2013.
L’auteur fournit un ensemble d’informations sur la manière dont l’analyse économique aide à concevoir les politiques destinées à lutter contre le changement climatique. L’ouvrage s’intéresse principalement à trois questions fondamentales : le rôle de l’analyse coûts-bénéfices dans la conception des politiques climatiques ; les stratégies efficaces du point de vue de l’analyse coûts-bénéfices ; les possibilités de faire émerger un accord international sur cette base, pour lutter contre le changement climatique.
Pour tenir compte de l’environnement dans l’économie, les économistes ont décidé d’attribuer une valeur au gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone.
Une synthèse sur la comptabilité carbone depuis la conférence de Rio (1992) et la signature du protocole de Kyoto (1997), de la mise en place du marché carbone européen au développement de l’affichage carbone sur les produits de consommation est développée dans La comptabilité carbone, d’Arnaud Brohé (La Découverte, 2013).
Pour aller jusqu’au bout de la logique de remise en cause du développement économique, Serge Latouche, dans un article du Monde diplomatique, daté de novembre 2005 et disponible en ligne, traite de la décroissance, écofascisme ou écodémocratie ?
5. Le réchauffement climatique au centre des polémiques et du débat
Y-a-t-il réchauffement de la planète Terre, oui ou non ? Et si oui, quel est la part de l’homme ? L’intérêt pour le réchauffement climatique est relativement récent au regard de l’histoire de la Terre et de la survenue récente de la découverte du phénomène. (voir la page de ce dossier sur l’histoire du climat)
Aussi, tout à leurs recherches, les scientifiques formulent des hypothèses et des théories qu’ils essayent de faire coller avec les données enregistrées, ce qui engendre des discussions fort passionnées. La contestation a deux origines : officielle par les scientifiques eux-mêmes et officieuse par certains lobbys économiques, à commencer par les entreprises pétrolières.
Une polémique sur le réchauffement climatique doublée d’une polémique personnelle : Claude Allègre et le réchauffement climatique
- Claude Allègre
- Plon
Ma vérité sur la planète, Claude Allègre, Plon, 2007
Claude Allègre décline dans son livre son slogan introductif “la science a identifié ces menaces, la science est capable d’y apporter des solutions”. Après s’en être pris à Nicolas Hulot, José Bové et Al Gore, il présente quelques unes des solutions envisagées comme les OGM pour lutter contre la sécheresse, la maison écologique, la voiture hybride ou électrique, etc., sous la forme d’un pacte de croissance écologiste.
Faisant suite à cet ouvrage, Claude Allègre tente sur le même refrain, dans L’imposture climatique ou La fausse écologie (Plon, 2010), de relativiser le côté alarmiste des événements climatiques ou sociétaux dûs au changement climatique.
Héraut de la cause anti-réchauffement climatique, Claude Allègre ne pouvait que susciter des réponses circonstanciées de la part de ses collègues scientifiques. Ces mêmes collègues qui ont dû se remettre en cause au sortir de l’échec du sommet de Copenhague, suite aux fuites accidentelles ou malintentionnées sur le fonctionnement du GIEC et la préparation de ses rapports.
- L’Imposteur c’est lui
- Stock
Le journaliste français spécialisé dans les sujets scientifiques et auteur du blog sciences du journal Libération, Sylvestre Huet, dans L’imposteur, c’est lui : réponse à Claude Allègre (Stock, 2010), démonte les arguments de Claude Allègre en évitant les raccourcis propres aux rapports préliminaires et aux articles sensationnels publiés dans la presse généraliste.
Dans la même veine, Stéphane Foucart, journaliste chargé de la couverture des sciences au journal Le Monde, dans Le populisme climatique : Claude Allègre et Cie, enquête sur les ennemis de la science (Denoël, 2010), démonte les arguments de Claude Allègre et Vincent Courtillot, professeur de géophysique à l’ université Paris-Diderot, partis en guerre contre la nouvelle idéologie du réchauffement climatique, ainsi que les réseaux qui les soutiennent.
Dernier argument contre Allègre : la science ne peut pas tout. C’est le propos du livre Les apprentis sorciers du climat : raisons et déraisons de la géo-ingénierie (Seuil, 2013), de Clive Hamilton. Après avoir présenté les projets et les expériences de la géo-ingénierie censés lutter contre le réchauffement climatique (stockage du carbone, ensemencement d’algues génétiquement modifiées, pulvérisation de soufre dans la haute atmosphère, etc.), l’auteur expose les limites techniques et éthiques du rêve prométhéen d’une Science toute puissante.
Peut-on limiter les émissions de CO2 ? Christian Gérondeau dans CO2 : un mythe planétaire (Ed. du Toucan, 2009), en doute : quoique l’on fasse, le volume des émissions planétaires de CO2 restera le même. Ce qui ne sera pas consommé comme pétrole, gaz naturel ou charbon par les uns, le sera par d’autres. L’auteur, président de la Fédération française des automobile-clubs, tend à démontrer que les écologistes n’apportent pas de solution au problème environnemental, puisqu’ils ne partent pas de la réalité mais d’une vision idéologique.
Le Réchauffement climatique n’existe pas, du moins certains le croient, Courrier International, n° 881, 20 septembre 2007
Ce dossier s’intéresse principalement au fonctionnement des lobbys américains luttant contre les possibles mesures prises contre le réchauffement. Ces lobbys ont repris les mêmes tactiques que les lobbys cigarettiers en leur temps, à commencer par l’embauche de scientifiques prudents en ce qui concerne non le réchauffement, mais plutôt ses causes et ses effets. Pour étayer leurs positions, ces scientifiques s’emparent de nombreux exemples, en particulier la révision par la Nasa du calcul des températures mondiales : l’année la plus chaude du dernier siècle n’est plus 1998 mais 1934.
En dehors des Etats-Unis, pays qui n’a pas signé le protocole de Kyoto, d’autres scientifiques s’insurgent : la pensée unique tournant autour du réchauffement climatique, et plus largement de l’écologie, ressemble fort selon eux à un retour du néocolonialisme occidental.
Le réchauffement climatique : un bon plan commercial, Courrier International, n°850, 15 février 2007 (trad. de l’italien, in L’Espresso (Rome), Davide Fanelli)
L’auteur nous décrit le virage d’un certain nombre d’entreprises vers les énergies renouvelables, un virage qui se traduit plus par un changement du discours publicitaire que par un vrai changement de pratiques économiques et énergétiques.
Mais au fait, pourquoi le réchauffement fait-il polémique ?
Les dessous de la cacophonie climatique, Sylvestre Huet, La Ville Brûle, 2015
Dans ce petit opuscule, le journaliste scientifique résume sous forme de petites fiches de 4 pages, les enjeux de la question climatique, cristallisés autour de la conférence Paris climat 2015, renvoyant dos à dos les discours catastrophistes et les climato-sceptiques.
- Lucien Dorize
- Ellipses
Le climat, objet de curiosité et de polémiques, Lucien Dorize, Ellipses, 2005
La météorologie nous annonce le temps qu’il fera dans trois jours mais cela ne saurait suffire. Les grands choix qui s’imposent à l’Humanité demandent d’envisager l’évolution du climat à long terme. Différentes sciences – histoire, archéologie, paléontologie – révèlent les traces à partir desquelles on tente de reconstituer le passé du climat et, par là, ses tendances actuelles. On ne pourrait tenter de percer le mystère de l’avenir sans connaître le fonctionnement général de la grande machine thermodynamique dont le climat est le produit. Aussi l’ouvrage commence-t-il par là. Il montre comment les airs interagissent avec les mers et les terres ; comment le Soleil anime le tout en lui fournissant son énergie. C’est sur la base de cette compréhension d’ensemble que s’explique la diversité des climats relevée par la géographie, ainsi que leur passé. L’avenir, cependant, est encore loin d’être écrit, ce qui laisse du champ libre aux controverses et aux polémiques.
De la polémique au débat ouvert
D’autres scientifiques sans tomber dans la polémique médiatique, relativisent ou critiquent dans une démarche constructive, les indicateurs ou les outils statistiques employés par les tenants d’un réchauffement catastrophique.
C’est le cas de Benoît Rittaud, dans son livre Le mythe climatique (Seuil, 2010), qui critique la manière dont sont utilisées les données statistiques pour produire les rapports.
- Bjorn Lomborg
- Le Cherche Midi
L’écologiste sceptique, Bjorn Lomborg, Le Cherche Midi, 2004
A rebours des discours écologistes alarmistes, Bjorn Lomborg, scientifique danois, statisticien et ancien membre de Greenpeace, clame haut et fort que la planète va mieux. Chiffres à l’appui, il démontre avec précision que, globalement, la qualité de l’air est meilleure et que les habitants des pays en voie de développement meurent moins de faim aujourd’hui qu’hier. Mais attention, affirmer que les choses vont mieux ne veut pas forcément dire qu’elles vont bien… « L’écologiste sceptique » est un ouvrage iconoclaste et exemplaire pour qui veut connaître le véritable état de la planète, à l’heure où la controverse fait rage au sein d’une partie de la communauté scientifique.
CO2 atmosphérique et températures : est-on dans une période de hausse ou de baisse ? ou commentaire sur la relativité du temps
Ce dossier de 2004 de l’ENS de Lyon met en parallèle concentration en dioxyde de carbone (CO2), activité solaire, et capture du CO2 par les montagnes, suivant plusieurs échelles de temps : vie humaine, historique, préhistorique, planétaire.
6. La réponse politique au changement climatique
26.1 La convention de Rio2
Dès les premiers rapports du GIEC une véritable prise de conscience s’est amorcée concernant le réchauffement climatique. Les travaux scientifiques confirmant le rôle de l’activité anthropique, aussi semble-t-il nécessaire d’agir en trouvant des accords au niveau international. C’est ainsi que naît la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, (CCNUCC) ou convention de Rio.
C’est le premier texte fondateur de la gouvernance internationale sur le climat.
Il a été ouvert à ratification et adopté au sommet de la Terre en 1992 à Rio puis est entré en vigueur le 21 mars 1994. 189 pays l’ont ratifié dont les USA et l’Australie.
La convention climat engage les membres à avoir pour objectif de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse pour le système climatique. La convention précise qu’il faut « […] atteindre ce niveau dans un délai suffisant pour que les écosystèmes puissent s’adapter naturellement aux changements climatiques, que la production alimentaire ne soit pas menacée et que le développement économique puisse se poursuivre d’une manière durable ».
Pour avoir de plus amples informations sur la convention de Rio, l’observatoire de l’éco-politique internationale publie en ligne une fiche synthétique de cette convention.
De même, la planète Terre entre nos mains : Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement de Rio de Janeiro, juin 1992 :
cet ouvrage rend compte de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement qui s’est tenue à Rio de Janeiro en juin 1992. Il inclut un guide de mise en œuvre des engagements pris par les différents pays signataires à cette occasion.
26.2 Le protocole de Kyoto2
Issu de la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques), le protocole de Kyoto a été ouvert à ratification le 16 mars 1998 et est entré en vigueur en février 2005. 156 pays l’ont ratifié à l’exception notable des Etats-Unis et de l’Australie.
Le protocole va plus loin que la convention en proposant un calendrier de réduction des émissions de gaz à effet de serre, considérés comme la cause principale du réchauffement climatique lors des cinquante dernières années. Les engagements sont absolus pour trente-huit pays industrialisés. La réduction doit être de 5.2% des émissions de dioxyde de carbone d’ici 2012 par rapport aux émissions de 1990.
Un article de l’encyclopédie en ligne wikipedia retrace l’historique de ce protocole et les modalités de sa mise en vigueur dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement.
Le site de la Documentation française accorde également un dossier complet au réchauffement climatique et particulièrement les négociations et mécanismes propres au protocole de Kyoto.
- Le protocole de Kyoto
- PUS
Le protocole de Kyoto : mise en oeuvre et implications, sous la dir. d’Yves Petit, Presses Universitaires de Strasbourg, 2002.
Cet ouvrage aborde les questions relatives à la mise en oeuvre du protocole de Kyoto, ainsi que les implications d’un traité complexe.
Conséquences scientifiques, juridiques et économiques du protocole de Kyoto : avant la ratification du protocole, état du dossier scientifique et juridique, Académie des Sciences morales et politiques, Tec & Doc, 2000.
L’objet du protocole de Kyoto étant de parvenir entre 2008 et 2012 à une réduction globale des gaz à effet de serre d’au moins 5,2 % par rapport au niveau de 1990, l’ouvrage soulève tour à tour les questions juridiques, politiques et économiques induites. Il souligne aussi la nécessité d’effectuer des études plus approfondies et des actions urgentes.
Pour connaître les moyens dont disposent les états dans la lutte contre le réchauffement climatique, vous vous plongerez avec intérêt dans Les Etats et le carbone, Patrick Criqui, PUF, 2009.
26.3 Le sommet de Copenhague2
Le sommet de Copenhague fut un fiasco aux yeux de nombre d’intervenants et d’observateurs extérieurs, comme le relatent les billets du blog du journal Libération, qui donne la parole aux ONG et acteurs sociaux.
En effet, le nouvel « accord », qui fait suite au protocole de Kyoto prenant fin en 2012, n’est pas contraignant et stipule seulement que la hausse des températures doit être limitée à 2 degrés Celsius d’ici à 2050. Par ailleurs, le document final n’évoque plus l’Organisation mondiale de l’environnement qui aurait notamment pu vérifier la mise en œuvre des engagements des États.
- Le Changement climatique
- La Documentation française
Le sommet de Copenhague a été longuement préparé, suite à la conférence de Bali. C’est le propos du numéro des Etudes de la Documentation française, sous la direction d’Aurélie Vieillefosse, édité à l’orée de la conférence de Copenhague :
Cet ouvrage pédagogique et concret analyse les différentes dimensions du changement climatique et tire un premier bilan, au niveau international, des différents protocoles engagés, et notamment du protocole de Kyoto. Le propos volontairement optimiste dans l’optique de la signature d’un accord étudiait plusieurs voies possibles et les compromis envisageables. Elle apporte un éclairage pluridisciplinaire sur des négociations internationales, souvent perçues comme complexes, qui sont en soi autant d’exemples intéressants de gouvernance mondiale.
On lira avec intérêt l’article du n°591 de la revue de l’énergie intitulé “A Copenhague, la Chine infléchira le devenir des politiques climatiques“.
En effet, les émissions en CO2 de la Chine ont dépassé celles des Etats-Unis en 2007. Face à ce constat, les dirigeants chinois souhaitent continuer à développer économiquement leur pays tout en diminuant la part des énergies fossiles dans leur bilan énergétique. Car la Chine est aux avants-postes des futures catastrophes climatiques : diminution de la taille des glaciers au Tibet, désertification accélérée au Nord-Ouest de la Chine, typhons plus fréquents en mer de Chine.
Le changement climatique étant déjà sur les rails, la revue des Annales des Mines Responsabilité & environnement s’intéresse à l’adaptation au changement climatique et la place des politiques dans cette adaptation qui se révélera nécessaire. Ainsi faudrait-il “penser et aménager les agglomérations”, voir quelle nouvelle éthique émergera et quelle est la politique de la France en matière d’adaptation au changement climatique.
26.4 Le sommet de Doha 2012, en attendant celui de 2015 en France2
En attendant la parution d’un nouveau rapport sur le climat, les nations se sont retrouvées à Doha fin novembre-début décembre pour faire avancer la cause du climat. Doha accueillait deux manifestations : la 18e conférence de l’Onu sur le climat (Cop 18) et la 8e réunion des pays signataires du protocole de Kyoto (CMP 8). Compte tenu du contexte climatique actuel, dans lequel un scénario réaliste prévoit une augmentation de température de 4 °C d’ici 2100, les attentes sur les prises de décision étaient grandes.
Le site Futura Sciences vous propose une synthèse sur les résultats en demi-teinte de la conférence de Doha (10 décembre 2012).
L’enjeu, en pleine crise économique, est de faire pleinement participer les pays émergents aux côtés des pays développés dans la lutte contre le réchauffement, contrairement aux dispositions prises dans le cadre du protocole de Kyoto qui exonérait les pays émergents des contraintes de limitation de production des gaz à effet de serre.
Parmi les pays dits émergents, la Chine par son développement économique très récent et vertigineux est appelé à jouer les premiers rôles dans les négociations. Premier pollueur de la planète, à l’origine de 80% de l’augmentation globale des émissions des GES, mais aussi première puissance éolienne, la Chine tente de prendre conscience des limites du modèle productif actuel, tant au niveau institutionnel qu’au niveau des citoyens. C’est l’objet des articles « A la recherche d’une solution sur le climat », paru dans La Chine au présent, dans son numéro 1 de janvier 2013, et « Sur le climat, la conférence de Paris en 2015 passe par Pékin », paru dans La Revue Durable dans son numéro 47 de fin décembre 2012.
26.5 Paris 2015 : Conférence des Parties (COP) 212
La Conférence de Paris sur les changements climatiques se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris (France). Elle est à la fois la 21e conférence des parties (COP-21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la 11e conférence des parties siégeant en tant que Réunion des parties au protocole de Kyoto (CRP-11).
La COP 21 doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dont l’objectif est de maintenir le réchauffement mondial de 2 °C.
- Climat 30 questions
- Les Petits Matins
Climat : 30 questions pour comprendre la conférence de Paris, Pascal Canfin, Peter Staime, les Petits Matins, 2015.
Les auteurs abordent à travers 30 questions, parfois dérangeantes, les tenants et aboutissants de la conférence : bilan des gaz à effet de serre, quels sont les pays vraiment vertueux ?, les pays émergents se sont-ils emparés du problème climatique, les conséquences économiques et le lobbying pour ou contre des entreprises.
La revue Natures. Sciences. Sociétés. consacre un dossier aux Enjeux de la conférence de Paris : penser autrement la question climatique. Les auteurs s’intéressent aux relations entre science et politique, aux financements nécessaires à la transition, l’importance d’agir au niveau local.
26.6 Vers une gouvernance politique commune et une justice climatique ?2
Le réchauffement climatique ne s’arrête pas à la frontière européenne, à fortiori à la frontière française. Le protocole de Kyoto en faisant le distingo entre pays riches et pays émergents, les réticences des Etats-Unis à lutter contre le réchauffement climatique ont conduit récemment à mettre entre parenthèses l’adoption de politiques climatiques volontaristes. Certaines voix s’élèvent pour que se mette en place une gouvernance climatique globale.
Ainsi, Roger Guesnerie, professeur au Collège de France, a publié Pour une politique climatique globale : blocages et ouvertures aux éditions de la Rue d’Ulm (2010).
Cet opuscule traite des fondements économiques de l’action publique en matière climatique et des mécanismes de l’économie politique de cette action, en étudiant en particulier le mécanisme des droits à polluer appliqué à l’industrie. L’auteur propose des pistes pour construire une politique climatique globale.
Enfin, les Conférences sur le climat ont bien mis la nécessité d’une justice “climatique”.
C’est le propos de La justice climatique mondiale, d’Olivier Godard, La Découverte, 2015.
Cet ouvrage présente les différents arguments avancés au cours des débats sur la justice climatique (plus grande responsabilité de certains pays dans le réchauffement climatique et ses conséquences touchant d’autres pays, souvent moins favorisés, réparation des dommages climatiques, conditions du partage du budget carbone) lancés depuis la fin des années 1980.
7. Les solutions envisagées
L’épuisement des ressources pétrolières et la nécessité d’infléchir les émanations de gaz à effet de serre conduisent à la recherche de nouveaux modes de production et de consommation. De nombreuses références exposent ces problématiques aujourd’hui pour tenter d’infléchir – ou tout au moins ne pas aggraver – le réchauffement climatique.
Certaines mesures s’attaquent au problème à la racine, en choisissant de remplacer les sources d’énergie carbonées par des énergies renouvelables. Voici une petite liste d’ouvrages et de liens :
Les énergies renouvelables aujourd’hui et demain, sous la direction de Jean Hladik, Ellipses, 2012.
Les auteurs présentent l’ensemble des sources d’énergie utilisées par notre société contemporaine, plus précisément en France, tentant dans un deuxième temps de prévoir leur utilisation future dans le cadre d’un développement durable.
L’article de Points d’Actu consacré A la recherche de l’énergie verte … présente un panorama des énergies renouvelables, pas nécessairement si révolutionnaires, et aux avantages et inconvénients bien cernés, mais en plein développement, tant en quantité installée qu’en efficience grâce aux recherches récentes.
La ville frugale : un modèle pour préparer l’après-pétrole, Jean Haëntjens, Fyp éditions, 2011.
Aujourd’hui, Les villes les plus audacieuses ont compris que la contrainte énergétique peut être une formidable opportunité de se réinventer en s’appuyant sur une autre vision de la cité de demain : celle d’une ville frugale. Cette approche fixe comme priorité d’offrir plus de satisfactions à ses habitants en consommant moins de ressources. Jean Haëntjens en explique le principe en l’appliquant de manière concrète aux différents composants de notre système urbain. Illustrant son propos par des exemples pertinents, il démontre qu’il est possible de concilier les contraintes écologiques, énergétiques et économiques tout en apportant une réponse aux attentes sociétales et culturelles. Ce livre est une « boîte à dessein » à l’usage de tous ceux qui cherchent des repères ou des « briques » pour transformer leurs rêves de ville en réalité.
- Patrick Piro
- Terre Vivante
Le guide des énergies vertes de la maison, Patrick Piro Terre vivante 2006.
De manière très concrète et claire l’auteur présente les économies d’énergies possibles à la maison en termes de chauffage, d’eau chaude et d’électricité en sélectionnant une série de bons gestes et d’investissements. Il passe en revue toutes les solutions vertes pour utiliser l’énergie solaire, le bois-énergie et la géothermie. Il apporte enfin des informations pratiques pour passer à l’acte en évoquant les aides financières comme les crédits d’impôts.
Une autre solution serait de récupérer le dioxyde de carbone et de l’enfouir sous terre.
C’est ce que proposent les sociétés d’ingénierie pétrolière, spécialistes de la découverte et de l’extraction de matières fossiles carbonées et qui cherchent les techniques appropriées pour capter et stocker le CO2 sous terre.
Fabrice Lecomte, Paul Broutin et Etienne Lebas présentent dans leur ouvrage Le captage du CO2 : des technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (Ed. Technip, 2010), d’étudier les trois filières susceptibles de capter l’oxygène lors de la combustion des matières carbonées : la postcombustion, l’oxycombustion et la précombustion.
- Capter et stocker le CO2
- BRGM
Puis il faut stocker.
C’est le propos de l’ouvrage Capter et stocker le CO2 dans le sous-sol : une filière technologique pour lutter contre le changement climatique (BRGM, 2007).
Aujourd’hui, le stockage géologique du CO2 apparaît comme une composante importante et crédible parmi les options qui devront être mobilisées pour répondre à cet enjeu. Après avoir rappelé le contexte de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, cet ouvrage présente les réalisations et les projets dans le domaine du captage et du stockage du CO2 et détaille les programmes de recherche et développement technologiques en cours, pour en souligner les acquis mais aussi les axes de progrès attendus.
Pour élargir le sujet, l’ouvrage Captage et stockage du CO2 : enjeux techniques et sociaux en France sous la coordination de Minh Ha-Duong, Naceur Chaabane (éd. Quae, 2010), ouvre le débat en interrogeant au-delà des experts, les ONG environnementales, les hommes de média et de communication, et quelques citoyens.
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